Orthal-2023

 

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ORTHAL 2023[1]

Table des matières

 ORTHAL 2023

Introduction. 4Questions légitimes. 4

Critères. 5

Fil conducteur 5

Majuscules ou minuscules ?. 5

Voyelles (monophtongues) 7

Emploi des accents. 7

Pourquoi écrire < ì > et < à > ?. 7

Pourquoi employer < é > ?. 11

Pourquoi employer < è > ?. 11

La lettre < e >. 11

Emploi de < e > en syllabe inaccentuée (atone) correspondant au son /e/ réduit (Murmellütt) 11

Quelles sont les autres configurations où l’on emploiera < e > pour /e/ réduit ?. 12

Emplois de < e > en syllabe accentuée (tonique) 13

< e > simple. 13

La lettre < ä >. 14

Le digramme < ee >. 16

Le digramme < eh >. 16

La lettre < ë >. 16

La lettre < ù >. 17

La lettre < œ >. 17

Les digrammes < aa > et < àà >. 17

Le digramme < oo >. 17

Diphtongues. 19

Comment lire < ei > et < ai > ?. 19

Le digraphe < ei >. 19

Le digraphe < ai >. 19

Comment lire < éi > ?. 20

Comment lire < èi > ?. 20

Comment lire < äi > et < ëi > ?. 21

Comment lire < àui > et < ài > ?. 21

Comment lire < aui > ?. 22

Comment lire < oi > ?. 22

Comment lire < öi >. 22

Comment lire < oï > ?. 23

Comment lire < äu > ?. 23

Comment lire < eu > ?. 23

Comment lire < ie > ?. 23

Comment lire < ia > ?. 24

Comment lire < üe > ?. 24

Comment lire < üa >?. 24

Comment lire < ue > ?. 25

Comment distinguer les voyelles longues et les voyelles brèves ?. 25

Voyelles longues. 25

Lois de phonétique. 26

Durée des voyelles devant les suffixes < -le, -la, -lì/lé > des diminutifs. 27

Durée des voyelles dans les formes verbales contractées en < -re/-ra >. 27

Durée des voyelles devant < ch >. 27

Les « mots grammaticaux » monosyllabiques. 28

Mots grammaticaux » monosyllabiques faisant exception à la règle : V + C = VL. 28

Mots grammaticaux bisyllabiques. 30

Formes conjuguées. 30

Comment signaler les changements de durée par rapport à l’infinitif ?. 31

Exemples de diphtongaison et de relâchement articulatoire (palatalisation) < g – j > pour les parlers de Mulhouse et de Colmar 33

Consonnes. 34

Emploi de la lettre < h >. 35

Faut-il employer < h > d’allongement derrière une diphtongue ?. 35

Alternative au < ß >. 36

Emploi de < der >. 38

Emploi de < d >, < di > et < die >. 39

L’article défini < d > et < di >. 39

Le pronom et l’adjectif possessif < di >. 39

Le démonstratif féminin singulier et pluriel < die >. 39

Comment écrire le pronom impersonnel on ?. 39

Quand employer l’apostrophe ?. 40

Emploi de < m’r > et de < d’r >. 40

Emploi de < ’s > avec les verbes impersonnels. 40

Emploi de < ’s > avec d’autres catégories verbales. 41

Emploi de l’apostrophe dans les formes contractées : 41

Les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel au datif 41

Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à. 41

l’article défini au datif 41

Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à l’article indéfini au datif 41

Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel à l’accusatif 42

Quand peut-on faire l’économie de l’apostrophe ?. 42

Quand utiliser le trait d’union ?. 43

Comment reconnaître la coupure syllabique ?. 43

La coupure syllabique dans les diminutifs. 43

La coupure syllabique dans les mots composés. 43

Comment éviter le triplement de consonnes ?. 44

Conclusion. 44

Tableaux – ORTHAL. 45

Tableau A - Correspondance des lettres et des sons (phones) 45

Voyelles. 45

Diphtongues. 51

Semi-consonne. 54

Consonnnes. 55

Tableau B – Correspondance des sons (phones) et des lettres (graphèmes) 59

Dans le tableau B et sur notre site www.agate-orthal.fr et, nous utilisons trois couleurs différentes pour faciliter la localisation des variantes dialectales : 59

Les voyelles (monophtongues) 59

Les voyelles complexes ou diphtongues. 71

La semi-consonne < j >. 75

Les consonnes. 77

En résumé. 84

Synopsis des choix orthographiques de la méthode ORTHAL. 84

Annexe. 90

Liste alphabétique des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle (monophtongue) précédente. 90

Index – Wortregister 100

 

Introduction

Après deux symposiums consacrés à la meilleure manière d’écrire l’alsacien en 2003 et de nombreuses dictées organisées dans toute l’Alsace par de futurs membres de l’association AGATe[2], qui ont touché plus de 400 personnes, ORTHAL est née en 2008 et a été conçue par Edgar Zeidler et Danielle Crévenat-Werner, linguistes et dialectologues et membres co-fondateurs de l’association AGATe.
             Lors de l’Assemblée Générale de l’association AGATe le 10 septembre 2022 à Colmar, il a été convenu d’apporter des compléments et des précisions à la version historique de la méthode ORTHAL.
              En 2023, Edgar Zeidler, après une lecture attentive du mémoire en master Sciences du langage, Quelle(s) norme(s) pour l’écriture de l’alsacien en 2022 de Nathanaël Beiner, sous la direction de Pascale Erhart et de Anne Theissen, propose aux membres de l’AGATe et à la communauté linguistique d’Alsace une nouvelle version d’ORTHAL, baptisée ORTHAL 2023.
            Sans renier les choix de la version historique, ORTHAL 2023 tient compte des changements sociolinguistiques qui se sont opérés en Alsace entre 2008 et 2023 et s’ouvre davantage à un public sans prérequis en allemand. Pour ce faire, le système élargit le choix entre plusieurs graphies équivalentes et offre aux utilisateurs un plus grand espace de liberté.
               La méthode ORTHAL est la propriété intellectuelle de l’association AGATe.

Questions légitimes

Est-ce que « ORTHAL 2023 »…

  • propose une orthographe cohérente valable pour l’ensemble des dialectes alsaciens ? OUI !
  • tient compte de de l’image graphique de l’allemand standard ? OUI !
  • s’appuie sur un alsacien standardisé ? NON !
  • permet de transcrire les principales variétés dialectales en usage ? OUI !
  • est conçu pour permettre à tout un chacun de lire et d’écrire l’alsacien : OUI !
  • s’adresse autant à un public germanophone et à des germanistes qu’à des apprenants sans prérequis en allemand : OUI !
  • est évolutif ? OUI !

 

Critères

ORTHAL repose sur trois critères fondamentaux :

  1. La référence graphique, hormis l’emploi de l’accent grave et de l’accent aigu du français, est l’alphabet allemand. 
  2. La graphie doit être lisible par un public large, notamment par des lecteurs non-initiés aux différentes variations dialectales.
  3. La graphie doit être agréable à l’œil, sans surcharge inutile[3], aisément identifiable comme étant de l’alsacien[4], reproductible à la fois par des apprenants germanophones ou germanistes que par des apprenants qui n’ont pas de prérequis en allemand.

 

Fil conducteur

ORTHAL ne cherche pas à transcrire orthographiquement dans le moindre détail toutes les variations de « l’arc-en-ciel dialectal », mais propose un système orthographique cohérent, respectueux de la plupart des prononciations en usage en 2023. Le fil conducteur qui a guidé les concepteurs de la méthode ORTHAL se résume ainsi :
So nooch àn der elsassisch Üssproch wie mäjlig, so nooch àm Hochditsche wie neetig.“

Épouser au mieux les prononciations de la langue alsacienne et célébrer avec la langue allemande un mariage de raison.            

Il est temps à présent d’entrer dans le vif du sujet.

Majuscules ou minuscules ?

Majuscule

  • Au début d’une phrase, après un point, double point, point d’interrogation et d’exclamation
  • Noms communs (substantifs) :

Korb, corbeille, Pfànn, casserole ; Hüss, maison, Litt, gens

  • Noms propres :

Schmidt, Charles

  • Toponymes, noms géographiques :

Mìlhüsa, Colmer, Strosbùrig, Elsàss, Pàris, Frànkrich, Berlin, Ditschlànd, Europa, Àtlàntik

  • Noms dérivés de toponymes ou noms géographiques :

e/a Colmerer, e/a Mìlhüser, e/a Strosbùrjer, e/a Elsasser, e/a Frànzos, e/a Berliner, e/a Ditscher, e/a Europäer

  • Notions et événements historiques :

Bàsler Leckerli, d Weimarer Repüblik, der Zweit Waltkrieg

  • Adjectifs et verbes substantivés :

ebbis Scheens, quelque chose de beau, s Trìnke, le boire

  • Pronoms à la forme de politesse :

Ìhr, Ìhne, Èich, Sìe, vous

Minuscule

  • Tous les mots, hormis ceux mentionnés ci-dessus, après virgule, point-virgule, ou points de suspension
  • Articles définis et indéfinis :

der, de, d, di, s, e, a

  • Démonstratifs :

die/dia, da, dar, dër, dënne, dàs, däs, dìs

  • Pronoms personnels (sauf forme de politesse) :

ich, mich, mìr, dü, dich, dìr, ar, as, es ìhns, ìhn, ìhm, sìe, ìhr, as, ìhm, mìr, uns, ìhr, èich, sìe

  • Interrogatifs, pronoms relatifs :

wo, wer, wenn, wann, wàs, wie, wie viel/wia vìel, wurum/worùm, wieso/wiaso etc.

  • Indéfinis :

àlles, tout;  àlli/àlla, tous, toutes

  • Adjectifs :

wohr: Dia/Die Gschìcht ìsch wohr. Cette histoire est vraie.
bràv: Dàs ìsch e/a bràv Kìnd. C’est un enfant obéissant.
scheen: Dàs ìsch e/a scheeni/scheena Gschìcht. C’est une belle histoire.

  • Déterminatifs indéfinis :

viel, wenig/wennig, manki/manschi/mànischi, gwìssi/gwìssa, einigi, e/a pààr[5] etc.

  • Adverbes :

garn: Ich fàhr garn. J’aime bien rouler.
gschnall: Sìe reddt gschnall. Elle parle vite.

  • Prépositions :

ìn, üs, üf/uf/ùf, ìber/ìwwer/, mìt, ohne/ohna/ohni, nawe/nawa/naba, zwìsche/zwìscha, unter/ùnter/ìnger etc. 

  • Conjonctions :

un/ùn, àber, àwwer, denn, wil, àss, dàss, wo, bis, ob, äb etc.

  • Verbes :

schàffe/schàffa, travailler; schriwe/schriwa/schriba, écrire

À vous de jouer!

Majuscule ou minuscule?

Dans le texte suivant, tous les mots sont en minuscule. Armez-vous d’un feutre et soulignez les lettres écrites de façon erronée ! Réécrivez le texte, et confrontez le vôtre avec la solution préconisée !

Texte[6] illustrant une variété dialectale en usage dans le Haut-Rhin (68)

as sìn amol viar kleina hàsa gsì. sa han flopsi, mopsi un peter gheisa. sa han mìt ìhra müater ìme sàndloch glabt, unter da wurzla vun’ra sehr scheena tànna.

et dans le Bas-Rhin  (67)

es sìn emol vìer klëëni hasle gewann. sie hàn flopsi, mopsi, boemwollwaddele ùn peter ghëise. sie hàn mìt ìhrer mueter ìme sàndloch gelabt, ìnger de wùrzle vùn ere àri grose tànn.

Solutions

(68)

As sìn amol viar kleina Hàsa gsì. Sa han Flopsi, Mopsi, Bàuimwullawadala un Peter gheisa. Sa han mìt ìhra Müater ìme Sàndloch glabt, unter da Wurzla vun’ra sehr scheena Tànna.

(67)

Es sìn emol vìer klëëni Hasle gewann. Sie hàn Flopsi, Mopsi, Boemwollwaddele ùn Peter ghëise. Sie hàn mìt ìhrer Mueter ìme Sàndloch gelabt, ìnger de Wùrzle vùn ere àri grose Tànn.

Voyelles (monophtongues)

Emploi des accents 

Pourquoi écrire < ì > et < à > ?

ORTHAL a recours à l’accent grave du français dans deux cas de figure emblématiques qui sont les piliers de la méthode ORTHAL.

Il s’agit de différencier /i/ fermé, orthographié < i > de /i/ très ouvert, orthographié < ì >. Il convient également de ne pas confondre /a/ clair orthographié < a >, et /a/ sombre, voilé, orthographié < à >. 
Ces distinctions sont pertinentes sur le plan phonologique, orthographique et grammatical, car elles concernent des termes qui forment des oppositions distinctives :

  1. Différenciation de l’infinitif et du participe passé

schliffe # gschlìffe, aiguiser – aiguisé
risse # grìsse, déchirer – déchiré

  1. Différenciation sémantique

wisse # wìsse, blancs - savoir
dànke # danke, remercier - penser

  1. Différenciation du singulier et du pluriel

Mànn # Manner, homme - hommes
Gàns # Gans, oie - oies

  1. Différenciation entre le terme de base et le diminutif 

Pàck # Packla, paquet – petit paquet
Gàss # Gassla, rue – ruelle

Dans l’introduction, nous avons signalé que la différenciation graphique entre /a/ clair et /a/ sombre est un trait marquant du système Orthal. Nous l’avons illustré avec l’exemple emblématique dànke / dànka, remercier, danken, et danke / danka, penser, denken.

Différentiation de /a/ clair et /a/ voilé (sombre)

Prenons l’exemple :

Le chemin du chasseur suit la rivière.

Choisissez une des trois façons d‘écrire : a, b oder c.
Chacune est présentée sous une forme double : une variante en usage dans le Bas-Rhin (67) et une autre dans le Haut-Rhin (68)[7]

a) De Waj vom Jajer geht am Bach entlang. (67)
a) Der Wag vum Jager geht am Bach entlang. (68)

b) De Waj vom Jajer geht àm Bàch entlàng. (67)
b) Der Wag vum Jager geht àm Bàch entlàng. (68)

c) De Wàj vom Jàjer geht am Bach entlang. (67)
c) Der Wàg vum Jàger geht am Bach entlang. (68)

Commentaire

  1. Si la graphie ne tient pas compte des deux prononciations très différentes des deux /a/ quelqu’un qui ne maîtrise pas parfaitement l’alsacien lira tous les exemples avec /a/ clair. Si l’on ne distingue pas par écrit /a/ clair et /a/ voilé ou sombre, on complique inutilement la tâche à tout apprenant ou néophyte. La prononciation de chaque mot contenant < a > devrait être mémorisée, ce qui à terme peut s’avérer fastidieux et décourager plus d’un.
  2. Le choix de marquer /a/ dans par ex. Bàch signale au lecteur qu’il convient de le lire autrement que < a > dans Waj, Jajer (67), Wag, Jager (68). Un lecteur familier de la langue allemande réagira attentivement à ce marquage, et pensera que Bàch, en alsacien, doit être prononcé différemment que „Bach“ en allemand. Mais des lecteurs francophones devraient assez rapidement comprendre qu’un accent sur une lettre en modifie sa prononciation de base. ORTHAL a choisi par conséquent de marquer /a/ sombre avec l’accent grave et ce en dépit de vieilles habitude passées chez certains auteurs haut-rhinois comme l’illustre la ligne c).

Exercice

Traduisez cette phrase en alsacien

Le chasseur part à la chasse. Il voit un chat qui se moque de lui..

De J_jer    geht ùf d J_cht. Er seht e K_tz, wo ne üsl_cht. (67)
Der J_ger  geht uf d J_cht. Ar seht a K_tz, wu na üsl_cht. (68)

Solution

Hormis Jajer ou Jager, tous les autres mots sont prononcés avec < a > sombre.

De Jajer geht ùf d Jàcht ùn seht e Kàtz, wo ne üslàcht. (67)
Der Jager geht uf d Jàcht un seht a Kàtz, wu na üslàcht. (68)

Voici en illustration, quelques comparaisons entre l’alsacien et l’allemand avec /a/ clair et /a/ sombre :

anfangen – ànfànge (67); fahren – fàhre (67); Hammer – Hàmmer (67 + 68); Krach – Kràch (67 + 68)
laden – làde (67); lachen – làche (67); Magd – Màgd (67 + 68); machen – màcha (68); Mann – Mànn (67 + 68); Nagel – Nàgel (68); Tag – Tàg (68) ; Wasser – Wàsser (67 + 68); Zahn – Zàhn (67 + 68)

Si un son ou phone n’existe pas dans aucune des deux langues référentes (français, allemand), il faut inventer un nouveau graphème (signe graphique) C’est le cas pour le très répandu /i/ très ouvert proche de /e/ fermé. Mais avant d’expliquer le choix d’ORTHAL, nous vous invitons à vous confronter vous-mêmes au problème.

Exercice

Traduisez cette phrase en alsacien et optez pour l’une des solutions proposées.

Sepp Deck n’est pas très gros.

a) De Seppi Deck isch nit sehr dick. (67)[8]
a) Der Seppi Deck isch nit sehr dick. (68)[9]

b) De Seppi Deck esch net sehr deck. (67)
b) Der Seppi Deck esch net sehr deck. (68)

c) De Seppi Deck ésch nét séhr déck. (67)
c) Der Seppi Deck ésch nét séhr déck. (68)

d) De Seppi Deck ìsch nìt sehr dìck. (67)
d) Der Seppi Deck ìsch nìt sehr dìck (68)

Commentaire

  1. D’emblée, on reconnaîtra tous les < i > comme /i/ fermé et on prononcera isch nit dick exactement comme < i > dans Seppi. Comment un apprenant ou un lecteur néophyte pourraient-ils distinguer /i/ fermé de /i/ très ouvert proche de < é > ?
  2. Deux phones (sons) différents ne sont pas différenciés orthographiquement. Le phone /i/ très ouvert de l‘adjectif deck est orthographié de la même façon que le nom propre Deck, prononcé avec /e/ ouvert, < è >. Les familiers de l’orthographe allemande prononceront et liront spontanément les deux mots avec < è > De surcroît, net sera lu aussi avec /e/ ouvert,  notamment par des francophones, qui connaissent « net », sans parler du « net » ou d’Internet. Seule la prononciation de sehr ne devrait pas poser de problème. À cet endroit, il nous faut rappeler une particularité de l’Alsace. L’Alsacien, qui est soumis à la fois à l’influence du français et de l’allemand, lira plus ou moins spontanément la lettre < e > comme < è > quand elle est suivie de plusieurs consonnes ou de consonnes doublées. C’est le cas en général dans les deux langues :

belle, certain, recherche, perte ; Dreck, essen, Kette, helfen.

Par conséquent, Allemands et Français liront /e/ dans la séquence : esch net deck, comme /e/ dans in Seppi et Deck.

  1. Le problème de l’accentuation « à la française »

Il existe quelques adeptes de l’accentuation sur le modèle français qui plaident pour l’emploi des accents aigu, grave et circonflexe. Le principal argument serait une meilleure lisibilité pour les francophones. Mais leur emploi systématique conduirait à un foisonnement d’accents qui défigurerait la graphie de l’alsacien. Par ailleurs, l’alsacien perdrait son caractère originel, celui d’une langue germanique, un ensemble constitué de francique et d’alémanique. C’est pour cette raison qu’ORTHAL n’emploie des accents français uniquement quand cela est pertinent, comme par ex. pour différencier des prononciations différentes pour un même mot :

Lehrer, Lèhrer, professeur ; kè, kei, aucun(e), pas de… ; fréi, frèi, libre.

Imaginons la phrase suivante avec une accentuation systématique à la française :

Mes meilleurs amis font tout pour moi, même l‘impossible. Ce n’est pas beau, ça ?
Minni bèschte Frénd géhn fér misch durisch déck ùn dénn. Ésch dés nét schén ? (67)
Minna bèschta Frénd géhn fér méch dur déck un dénn. Ésch dàs nét schén ? (68)

La référence à la langue allemande est presque entièrement gommée et la graphie semble surchargée.

  1. Le graphème innovant < ì > est la pierre angulaire du système ORTHAL. Il offre l’avantage d’éviter l’emploi de < é > dans presque toutes les occurrences. Il permet de différencier/é/ de /è/ ce qui dans la ligne b) n’est absolument pas le cas. D’une part, ce choix rend la chose plus compliquée pour les apprenants sans prérequis en allemand, mais d’autre part, il illustre la proximité avec l’allemand écrit :

 ìch bìn – ich bin; dìck – dick; ìhr – ihr; mìt – mit; nìt – nicht; Kìnd – Kind; Wìlle – Wille; nìmm! – nimm!

On peut réaliser < ì > sans problème : sur PC (Windows) soit actionner en même temps la touche alt gr et accent grave, puis actionner la touche < i > minuscule ou majuscule. Ou bien, appuyer sur alt 141 pour < ì > minuscule et alt 222 pour < Ì > majuscule.

Voyons ce que donne la phrase ci-dessus en ORTHAL :

Minni beschte Frìnd gehn fìr misch durisch dìck ùn dìnn. Ìsch dìs nìt scheen ? (67)
Minna beschta Frìnd gehn fìr mìch dur dìck un dìnn. Ìsch dàs nìt scheen ? (68)

Commentaire : L’emploi des accents est limité au strict nécessaire. La proximité de l’allemand écrit saute aux yeux.

Exercice

Traduisez en alsacien :

L’aubergiste Emma mange tous les jours des kilos de poissons et grossit de plus en plus.

D W_rt_n Emma _sst j_de Dàj k_low_s  F_sch  ùn wùrd _mmer d_cker. (67)
D W_rt_n Emma _sst j_de Tàg k_low_s  F_sch  un w_rd _mmer d_cker. (68)

Solution

D Wìrtin[10] Emma ìsst jede Dàj kilowis Fìsch ùn wùrd ìmmer dìcker. (67)
D Wìrtin Emma ìsst jeda Tàg kilowis Fìsch un wìrd ìmmer dìcker (68)

Pourquoi employer < é > ?

Nous employons < é > pour transcrire la diphtongue /éi/, [ei], courante dans le Val de Munster. C’est la seule façon de la distinguer de < ei > [ai] ou de < èi > [ɛi] :

dréi [drei], trois # Heimet [′haimət], pays natal
fréi [frei], libre # Frèiheit [′frɛi″hait], liberté

Pourquoi employer < è > ?

Pour illustrer le continuum géolinguistique entre Lehrer et Lèhrer, et indiquer la différence d’aperture entre /e/ fermé et long [eː] et /e/ ouvert et long [ɛː], il est recommandé de transcrire [ɛ] orthographiquement par < è >. Mais < ä > est une alternative :

Lèhrer [′lɛːrər] est préférable à Lährer dont l’orthographe est trop éloignée du terme référent Lehrer [′leːrər].

En outre, < è > permet de bien orthographier la diphtongue [ɛi] tout en restant proche du « Schiftbild » allemand : drèi [drɛi], trois, drei ; frèi [frɛi], libre, frei
Finalement, < è > permet de lever toute ambiguïté quant à la prononciation de , aucun, pas de, et là encore de souligner la proximité avec la variante kei.

La lettre < e >

Emploi de < e > en syllabe inaccentuée (atone) correspondant au son /e/ réduit (Murmellütt)

La tendance des parlers du bas-alémanique du sud et du haut-alémanique de prononcer avec /a/ clair l’article indéfini un, une, et de marteler davantage la syllabe finale, où l’on entend plutôt /a/ clair que /e/ réduit, conduit logiquement tout scripteur au sud du « Landgraben » à écrire :

a Mànn [a] [mɒn], un homme
màcha [ʹmɒxa], faire
lasa [ʹlaːsa], lire
Maidla [′maidla]

ORTHAL permet de souligner cette différence de prononciation en proposant < a > dans ces cas de figure.

Pour les aires linguistiques du francique et du bas alémanique du nord, où est plutôt réalisé /e/ réduit [ə], ORTHAL emploie < e >. Ce faisant, ORTHAL se réfère aussi aux auteurs qui ont choisi d’employer < e > pour distinguer les syllabes accentuées (toniques) des syllabes non accentuées (atones), notamment pour orthographier l’article indéfini ou les syllabes finales en < e >.

À l’instar de nos voisins badois et suisses, les scripteurs au nord du « Landgraben » écrirons[11] :

e Mànn, un homme
màche, faire
lase, écrire
Maidle, jeunes filles

L’article défini, prononcé avec /e/ réduit[12] [ə], baptisé « Murmellütt », son murmuré, s’écrira respectivement :

  • de [də], dans l’aire linguistique du bas-alémanique du nord (BAN) et dans celles du francique (FR) de l’Alsace Bossue et de la région de Wissembourg :

de Mànn [də] [mɒn], l’homme 

  • der [13][dər], dans l’aire du bas-alémanique du sud (BAS) et dans celle du haut-alémanique (HA) :

der Mànn [dər] [mɒn], l’homme

Quelles sont les autres configurations où l’on emploiera < e > pour /e/ réduit ?

Ce sera le cas pour les syllabes inaccentuées suivantes :

  • La syllabe en -end :

wahrend [ʹvaːrənd], pendant

  • La syllabe en -el :

Maidel [ʹmaidəl], jeune fille

  • Les syllabes en -ersch :

dü zìttersch [ʹtsɪtərʃ], tu trembles

  • Les syllabes en -ert :

’s dundert [ʹdundərt], il tonne  

  • Les terminaisons en -et, fréquentes dans le Sundgau :

ar zìtteret [ʹtsɪtərət], il tremble

  • Les suffixes dans les formes comparatives en -er :

schnaller [ʹʃnalər], plus vite

  • Les syllabes finales en -ens :

zweitens [ʹtsvaitəns], deuxièmement

  • Les syllabes finales en -erscht :

bsunderscht [ʹbsundərʃt], particulièrement

  • Les désinences en -er ou -es des adjectifs déclinés au nominatif et accusatif masculins singuliers :

e intrassànter [ʹintra″sɒntər] Romàn / e intrassàntes [ʹintra″sɒntəs] Büech, un roman / un livre intéressant

  • Les syllabes inaccentuées ou faiblement accentuées comportant < e > (la syllabe accentuée est en gras) :

Verzìcht [fərʹtsɪxt], renonciation ; bekumme [bəʹkumə], recevoir ; hoffentlig [ʹhɔfəntlig], espérons

  • Le pronom impersonnel es [əs] qui est inaccentué et le plus souvent postposé :

Ich hoff, àss es làngt, j’espère que cela suffit
          As weis es. Elle le sait.
          Employé en début de phrase, es est le plus souvent prononcé de façon abrégée. Nous signalons l’élision de < e > par l’apostrophe (cf. emploi de < ’s > ) :

Es horricht nìt. ’s horricht nìt. Elle n’écoute pas.

  • Le pronom personnel se [sə], variante de sìe [sɪː] ou de sie [siː] postposé au verbe est inaccentué :

Wàs màcht se? Que fait-elle ?
          Wàs màche se? Que font-ils /-elles 

Emplois de < e > en syllabe accentuée (tonique)

< e > simple

La lettre < e > a la valeur de /e/ fermé et long [eː] dans quelques rares exemples :

bewega [bə′veːga], bouger, déplacer
gega[14] [′geːga], contre
jeder [′jeːdər], chacun
Kolleg [ko′leːg]
ledig [leːdig], célibataire
lega [′leːga], poser, coucher
Red [reːd], discours
reda [′reːda], parler

ORTHAL emploie également < e > pour transcrire le son /e/ ouvert et bref [ɛ]. C’est le cas lorsque
< e > est suivi de plusieurs consonnes.
Nous avons en effet deux références : le français et l’allemand. Dans un tel environnement consonantique, < e > est prononcé /è/ en français (F) et en allemand (D) :

F : geste, peste, verre, vert, belle, pelleteuse, détestation, mettre etc.
D: gestern (hier) ; wetten (parier) ; kennen (connaître) ; schrecklich (terrible) ; Herr (monsieur)

Nous proposons donc :

dert, [dɛrt] là-bas
gejje [ʹgɛjə], contre
Gejjner [ʹgɛjnər], adversaire
geschtert [ʹgɛʃtərt], hier
kenne [ʹkɛnə], connaître
Metzger [ʹmɛtsgər], boucher
Schrecke [ʹʃrɛkə], effroi
wette [ʹvɛtə], parier
zerscht [tsɛrʃt], d’abord

La lettre < ä >

La lettre < ä > correspond le plus souvent au son /e/ ouvert [ɛ], bref ou long [ɛː] :

Elle peut s’employer à la place de < e > et des formes comme därt, gäjje, Gäjjner, gäschtert, Mätzger,  Schräcke, wätte, zärscht sont une alternative, dans la mesure où la lisibilité n’est pas entravée.
Nous conseillons de toujours employer < ä > pour les formes du conditionnel des auxiliaires sì(n) et hà(n) :

sìe wär, elle serait
sìe hätt, elle aurait
mìr wäre / wära, nous serions
mìr hätte / hätta, nous aurions

L’emploi de < ä > permet d’éviter que des homonymes soient homographes, c’est-à-dire que des homonymes s’écrivent de la même façon :

(lìnker) Beck, arrière gauche # Bäck, boulanger
känne, pouvoir # kenne, connaître
d Kälte, le froid # d Kelte, les Celtes

Il nous paraît également judicieux d’employer < ä > pour quelques « mots-calque » par rapport à l’allemand :

Äpfel, pomme(s), Äpfel
März, mars, März
nähre / nähra, nourrir, nähren
wähle / wähla, choisir, élire, wählen
Wäsch, linge, Wäsche

On peut également réserver < ä > à quelques pluriels et à quelques formes dérivées présentant l’alternance vocalique < à - ä > ou < o - ä > :

Glàs – Gläser, verres
Gràs – Gräser, herbes
Gàscht - Gäscht, invités
kàlt – kälter – (der) kältscht; froid – plus froid - le plus froid
kàlt – verkälta / verkälte, enrhumé, refroidi
làng – länger - (der) längscht, long – plus long - le plus long
Bàhnhoff – Bàhnhäff, gares
Koch – Käch, cuisiniers
Koch – Kächene, cuisinière
Dorf – Därfer, villages
Loch – Lächer, trous
bàche, cuire au four, - Bäck, boulanger
Nàhrùng, nourriture – nähra / nähre, nourrir
Wàhle, élections – wähla / wähle, voter ; Wähler, électeur

Enfin, < ä > est recommandé pour quelques emprunts au français ou à l’allemand :

s Nésésär, le nécéssaire
s Militär, l’armée, das Militär

Mais < ä > pourra aussi correspondre, en bas-alémanique du nord et en francique, au son /e/ très ouvert dans des formes dérivées de termes s’écrivant avec < a > ou < à > :

s Bànd – s Bändel, le ruban, la décoration
s Lànd – s Ländel, le pays, le petit pays (l’Alsace)

Exercice 1 : Comment écrire ?

Le professeur connaît une blague en alsacien.

D_ H_rr  L_hr_r  k_nnt e Wìtz ùf Els_ssisch (67)[15]
D_r H_rr  L_hr_r  k_nnt a Wìtz uf Elsassisch (68)[16]

Exercice 2 : Comment écrire ?

L‘élève au dernier rang pourrait raconter une blague en alsacien.

De Schìeler ìn de  l_ tscht Reih k_nnt e Wìtz ùf Els_ssisch verz_hle (67)
Der Schialer ìn der  l_tschta Reiha k_nnt a Wìtz uf Elsassisch verz_hla. (68)

***

Solutions 1 et 2 : il s’agit avant tout de distinguer kenne / kenna, connaître de känne / känna, pouvoir. Dazu die Unterscheidung zwischen < a > und < ä > im Wort Elsässisch (Unterelsass) und Elsassisch (Oberelsass):

De Herr Lehrer kennt e Wìtz ùf Elsässisch (67)
Der Herr Lehrer kennt a Wìtz uf Elsassisch (68)

De Schìeler ìn de letscht Reih kännt e Wìtz ùf Elsässisch verzähle. (67)
Der Schialer ìn der letschta Reiha kännt a Wìtz uf Elsassisch verzähla. (68)

Le digramme < ee > 

Le digramme < ee > correspond à /e/ fermé et long [eː] dans quasiment tous les exemples :

Meer [meːr], mer
Gleeser [gleːsər], verres
leese [leːsə], résoudre
meege [meːgə], bien aimer
scheen [ʃeːn], beau
See [seː], lac
Seel [seːl], âme
teete [teːtə], tuer
treeschte [treːʃtə], consoler

Le digramme < eh > 

Associé à < h >, la lettre < e > a la valeur de /é/ fermé et long [eː]. Les termes orthographiés

< eh > sont des « mots-calques » de l’allemand :

àbwehre [′ɒb″veːre] ou, repousser
geh [geː], aller
Lehrer [′leːrər], professeur

La lettre < ë > 

ORTHAL emploie < ë > pour transcrire le phone /e/ très ouvert, bref [æ], ou long [æː].

dënne [′dænə], ce, cet
Mënung[17] [ʹmæː″nuŋ], opinion
ëne [ʹæːnə], un
(de) ënzig[18] [ʹænːtsig], le seul
Hëmet [ʹhæːmət], pays natal

La lettre < ù > 

Certes, les systèmes phonologiques des parlers alsaciens ne comportent pas d’opposition /ou/ fermé, noté < u >, et /ou/ ouvert, noté < ù >. En d’autres termes, les phones [u] et [Ʊ] ne sont pas réalisées dans des termes qui présenteraient une opposition distinctive.
Cependant, la tendance à réaliser /ou/ fermé [u] est très marquée au sud de l’Alsace (région de Mulhouse, Florival), celle de réaliser /ou/ [Ʊ]ouvert est plus marquée en région colmarienne et dans le Bas-Rhin. C’est pourquoi, nous proposons de différencier les deux phones sur le plan orthographique, car les deux prononciations correspondent à des variantes géolinguistiques :

dùmm, dumm, stupide
Dùnnerwatter, Dunderwatter, orage
hùndert, hundert, cent
kùmme, kumme, venir
Kùmmissione, Kummissione, courses
Kùnscht, Kunscht, art
Lùscht, Luscht, envie
Sùnndàà, Sunndig, dimanche

La lettre < œ > 

Elle correspond à une prononciation proche de « un » en français qui emploie ce signe graphique dans lœss ou cœur :

, jour
œnder, autre

Les digrammes < aa > et < àà > 

Dans de rares cas, il est conseillé de doubler < a > ou < à > quand ces voyelles sont longues, soit par souci du calque de quelques termes en allemand[19], soit pour éviter que des homonymes soient homographes :

laar, vide, leer
Pààr, Paarla, couple, paire
e/a pààr, quelques
Stààt, État

Le digramme < oo >

Dans de rares cas, il est conseillé de doubler la lettre < o > quand /o/ est long, devant < ch > et  < sch > :

nooch, près, nah
Noochber, voisin, Nachbar
Trooscht, consolation, Trost

L’intérêt décrire < oo > concerne également Boot, bateau. En effet, Botschàft, ambassade, message,  Botschaft, ou Briefbott, facteur, Briefbote, sont nettement différenciés. Pour Hoor, cheveux, Haare, on peut aussi envisager d’écrire Hor. Angelshor est tout aussi lisible que Angelshoor.

Diphtongues

Comment lire < ei > et < ai > ?

Le digraphe < ei >

< ei > correspond à la transcription de la diphtongue [ai] :

Geis, chèvre
gheim, secret
Hei, foin
Heimet, pays natal
heise[20], s’appeler
heisrig, enroué
kei, aucun
Leischtung, performance
Leiter, échelle, dirigeant
Meinung, opinion
Reis, voyage
Seif, savon
verreise, partir en voyage

Le digraphe < ai >

ORTHAL propose < ai > comme alternative à < ei > pour lever une difficulté qui concerne notamment les personnes sans prérequis en allemand :

Gais, chèvre
ghaim, secret
Haimet, pays natal
haise, s’appeler
haisrig, enroué
kai, aucun
Laischtung, performance
Laiter, échelle, dirigeant
Mainung, opinion
Rais, voyage
Saif, savon
verraise, partir en voyage

Mais ORTHAL propose d’employer toujours le digraphe < ai > pour transcrire la diphtongue [ai] dans quatre cas de figure :

  1. Pour quelques mots calqués sur l’allemand :

Haifìsch, requin, Haifisch
Kaiser, empereur, Kaiser
Kaiserreich, empire, Kaiserreich
Mai, mai, Mai

  1. Pour éviter des confusions entre homonymes :

Hai requin, Hai # Hei, foin, Heu
Laib, miche, Laib # Leib, corps, Leib
Waisekìnd, orphelin, Waise # Weiser, sage, Weiser

  1. Pour écrire les formes dérivées de termes en < a, aa, aui, àui, äu, au > :

Baam, Bauim, Bàuim, Bäum, Baum, arbre Baim, arbres
kauife, kàuifa, chäufa, kaufe, acheter Kaifer, acheteur
Traam, Trauim, Tràuim, Träum, Traum, rêve Traim, rêves 

  1.  Pour un exemple correspondant à l’allemand « Mädchen » :

Maidla, Maidlì/Maidlé, Maidli, Maidle, Maidel, jeune(s) fille(s)

Comment lire < éi > ?

ORTHAL a recours aux accents aigus et graves du français pour différencier certaines diphtongues.

Le digraphe < éi > correspond à la diphtongue/é/ vers /i/ d’aperture variable [ei] en usage notamment dans le Val de Munster :

Déifel, diable
dréi, trois
fréi, libre
Fréiheit, liberté
kéie, tomber

Comment lire < èi > ?

Le digraphe < èi > correspond à la diphtongue /è/ vers /i/ d’aperture variable [ɛi], très répandu sur « l’arc-en-ciel dialectal » :

Dèifel, diable
drèi, trois
frèi, libre
Frèiheit, liberté
kèie, tomber

Comment lire < äi > et < ëi > ?

Les digraphes < äi > ou < ëi > peuvent être employés au choix pour transcrire la même diphtongue /è/ très ouvert vers /i/ d’aperture variable [æi].

Le choix d’employer < ëi > peut se déterminer par la présence d’une variante dialectale en < ei > :

Mëischter [′mæiʃtər], maître (cf. Meischter)
Klëider [ʹklæidər], vêtements (cf. Kleider)

L’emploi de < äi > peut se faire en fonction d’un terme apparenté où figure la lettre < a > :

Mäidle [′mæidlə], jeune fille (cf. Maidla)
Träim [træim], rêves (cf. Traim)

Comment lire < àui > et < ài > ?

Les deux orthographes, < àui > et < ài > correspondent à la diphtongue /a/ sombre vers /i/ d’aperture variable : [ɒi]. Nous conseillons d’employer < àui >[21] quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < au > :

Bàuim, arbre, Baum
Fràui, femme, Frau
gràui, gris, grau
kàuife / kàuifa, acheter, kaufen
tàuisig, mille, tausend
Tràuim, rêve, Traum

Dans les autres cas de figure, l’emploi du digraphe < ài > s’impose, car il retranscrit strictement la diphtongue [ɒi] :

Hài, foin, Heu
Màidel, jeune fille, Mädchen
rài(h), cru, roh
Rhàin, Rhin, Rhein
Strài(h), paille, Stroh

Comment lire < aui > ?

Le trigraphe < aui > correspond à la diphtongue /o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi]. On peut se référer aux termes allemands correspondants qui s’écrivent avec < au, äu >.

Ce trigraphe a aussi l’avantage d’inviter les francophones sans prérequis en allemand de le lire spontanément /au/ vers /i/ :

àbgrauimt, débarrassé, abgeräumt
Bauim, arbre, Baum
Fraui, femme, Frau
Haui(a), houe, Haue, Hacke
hauie / hauia, frapper, cogner, hauen
kauife / kauifa, acheter, kaufen
Rauim, espace, Raum
Saui, cochon, Sau
tauisig, mille, tausend
trauie / trauia, oser, sich trauen

Comment lire < oi > ?

Le digraphe < oi > correspond également à la diphtongue /o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi]. On peut l’employer dans tous les autres cas de figure que ceux listés sous < aui >[22] :

àbgroi(h)mt, écrémé, entrahmt
Hoi, foin, Heu
roi(h), cru, roh
Roi(h)m[23], crème, Rahm
Stroi(h), paille, Stroh

Comment lire < öi >

Le digraphe < öi > transcrit la diphtongue /eu/ fermé de longueur variable vers /i/ d’aperture variable [Øi]. Il est fréquent en Basse-Alsace. :

blöi, bleu
döisig, mille
gröi, gris
röi(h), cru

Comment lire < oï > ?

Le digramme < oï > n’est pas une diphtongue, mais le son /o/ suivi de /i/ comme dans égoïste. C’est pourquoi, nous écrivons Egoïscht et non pas Egoischt. Idem pour l’adjectif egoïstisch, égoïste.

Comment lire < äu > ?

Le digraphe < äu > transcrit la diphtongue /œ/ ouvert vers /u/ d’aperture variable : [ɶY] ou vers /i/ ouvert [[ɶɪ] Nous l’employons dans la quasi-totalité des cas :

Äugscht, août
behäupte, affirmer
bläu, bleu, blau
enttäusche, décevoir
Fräu, femme
Läub, feuillage
Sundgäu, Sundgau
Täu, rosée
täusig, mille

Comment lire < eu > ?

Il s’agit de lire < eu > comme < äu >. Nous le proposons uniquement pour quelques termes calqués sur l’allemand[24] :

beleuchta, éclairer, illuminer, beleuchten
leuchta, briller, leuchte
Beuta, butin, Beute
üsbeute, exploter, ausbeuten
Leuchttùrm, phare, Leuchtturm
keusch, chaste, keusch
Keuschheitsgìrtel, ceinture de chasteté, Keuschheitsgürtel
verseuche, polluer, verseuchen

Comment lire < ie > ?

Le digraphe < ie > correspond à la diphtongue /i/ fermé vers /e/ réduit [iə] :

die, ce, cette
flieje, voler
Lieb, amour
riefe, appeler

Exceptions : les exemples suivants se prononcent avec /i/ fermé et long [iː], notamment dans des aires du bas-alémanique du nord et du francique :

Bier, bière
lieb, gentil
nie, jamais
sie, Sie, elle, ils, vous (forme de politesse)
Spiel, jeu
viel, beaucoup
vier, quatre

Comment lire < ia > ?

Le digraphe < ia > correspond à la diphtongue /i/ fermé vers /a/ :

dia, ce, cet(te)
fliaga, voler
Liabi, amour
riafa, appeler

Comment lire < üe > ?

Le digraphe < üe > correspond à la diphtongue /u/ fermé vers /e/ réduit [yə] :

Büe, garçon
güet, bien, bon
Hüet, chapeau
Schüel, école
süeche, chercher

Comment lire < üa >?

Le digraphe < üa > correspond à la diphtongue /u/ fermé vers /a/ clair [ya] :

Büa, garçon
güat, bien, bon
Hüat, chapeau
Schüal, école
süacha, chercher

Comment lire < ue > ?

Le digramme < ue > ne transcrit pas une diphtongue, mais un phone (son) réalisé en Basse-Alsace dont l’articulation se situe entre /e/ comme dans « eux » et /u/ comme dans « tu ». Dans les phases de tests auprès du public, les formes « Bü » ou « Bö » pour l’équivalent allemand Bube, garçon, ont été majoritairement rejetées. Finalement, un compromis a été trouvé avec la forme Bue :

Bue, garçon
guet, bien, bon
Huet, chapeau
Schuel, école

Comment distinguer les voyelles longues et les voyelles brèves ?

Pour les formes verbales contractées en < -re/-ra > où < e > est élidé à l’infinitif, si l’on ne veut pas doubler la voyelle longue suivie de plusieurs consonnes, on peut se référer à la forme « entière », non contractée :

àbladere/àbladera = àbladre/àbladra, rosser ; sécher avec une peau de chamois 
àblàjere/àblàgera = àblàjre/àblàgra , entreposer, sécher

Voyelles longues

ORTHAL évite de doubler systématiquement les voyelles longues pour éviter une graphie lourde qui peut être perçue comme inesthétique. Mais certains doublements sont nécessaires, notamment dans les cas de figure suivants :

  • Emploi quasi systématique de < ee > pour orthographier le son /e/ fermé et long [eː] :

gheere, appartenir
heere, entendre
Meer, mer
Schnee, neige
See, lac
Seel, âme
teete, tuer
treeschte, consoler
Veegel, oiseaux

Exceptions :

bewega, bouger, gega, contre ; jeder, ; chaque ; lega, poser, coucher ; reda, parler

  • Emploi de < oo > pour éviter des confusions de sens concernant deux termes qui se prononcent avec /o/ bref d’aperture variable et /o/ long, d’aperture variable :

noch [nox], encore, # nooch [noːx], près, proche

  • Emploi de < oo > pour éviter des confusions entre deux termes qui se prononcent avec /o/ long :

loose [ʹloːsə], écouter # lose [ʹloːsə], tirer au sort, apparenté à Los [loːs], lot

  • Emploi de < oo > pour lever toute ambiguïté concernant la bonne prononciation :

Noochber [ʹnoːxbər], voisin, apparenté à nooch [noːx], près

Liberté de choix pour :

hoch/hooch, haut, Sproch/Sprooch [ʃproːx], langue ; Hochsproch/Hoochsprooch, langue haute, Oschtre/Ooschtre [′oːʃtrə], Pâques

  • Emploi de < aa > ou < èè > en référence à deux termes allemands correspondants :

laar / lèèr, vide, leer
laare / laara / lèèra, vider, leeren
Stààt, État, Staat

Lois de phonétique

Pour éviter le doublement systématique des voyelles longues, ORTHAL se base sur les lois de durée de la phonétique allemande instaurée par Siebs et Duden (Deutsche Bühnenaussprache), avec trois formules simples à retenir :

  • Une voyelle accentuée (V), en syllabe ouverte (sans consonne subséquente) est une voyelle longue (VL) :

V = VL :

ga [gaː], donner
hà [hɒː], avoir
sì [sɪː], être

  • Une voyelle accentuée (V) suivie d’une seule consonne est une voyelle longue (VL) :

V + C = VL :

Gràs [grɒːs], herbe
hole [′hoːlə], aller chercher
Hoke [′hɔːkə], crochet
Làde [′lɒːdə], volet
lose [ʹlɔːsə], tirer au sort
Ros [rɔːs], rose

  • Une voyelle accentuée (V) suivie de plusieurs consonnes (CC) est une voyelle brève (VB) :

V + CC = VB :

boll [bol], bientôt
Bolle [′bolə], boulle
hocke [ʹhokə], être accroupi, être assis
Kàss [kɒs], caisse
koschta [′koʃta], coûter
Làtte [′lɒtə], latte de bois
losse [ʹlosə], laisser
Ross [ros], cheval

Durée des voyelles devant les suffixes < -le, -la, -lì/lé > des diminutifs

Comme pour la conjugaison des verbes (cf. Formes conjuguées), on ne tiendra compte que du radical du mot[25] si l’on ne veut pas systématiquement doubler la voyelle longue, Ainsi, pour un terme dont la voyelle tonique est longue comme Làd, il n’est pas nécessaire de doubler < a > pour écrire le diminutif Ladla, même si l’on « voit » plusieurs consonnes derrière < a >.
On considèrera le suffixe < -la > comme « hors construction » ou « hors radical. » 

Voici quelques exemples :

Glàs, verre : Gläsle, Gläsla, Gläslì/Gläslé
Nàs, nez : Nasle, Nasla, Naslì/Naslé
Ràd, roue : Rädle, Rädla, Rädlì/Rädlé

Durée des voyelles dans les formes verbales contractées en < -re/-ra >

Dans àblàjre, àblàgra, entreposer, sécher, < à >dans le radical làjre, làgra se prononce comme dans àblàjere, àblàgera
Dans àbmàjre, àbmàgra, maigrir < à > dans le radical màjre, màgra se prononce comme dans àbmàjere, àbmàgera

Durée des voyelles devant < ch >

Nous considérons que < ch > équivaut à deux consonnes. De ce fait, les voyelles employées devant < ch > doivent être considérées comme brèves :

Dìchter [′dɪxtər], poète
ich [ix], je
Kràch [krɒx], bruit
làche [′lɒxə], rire
Loch [lox], trou
noch [nox], encore

Quand elles sont longues, il convient de les doubler :

Bààch [bɒːx], ruisseau
nooch [noːx], près, après
Noochber [′noːxbər], voisin

Cette règle ne s’appliquera pas forcément à trois termes et leurs dérivés, réalisés avec /o/ long, où ORTHAL laisse le choix entre deux graphies :

hoch/hooch [hoːx], haut
Sproch/Sprooch [ʃproːx], langue
Hochsproch/Hoochsprooch, [′hoːx″ʃproːx], langue haute
Oschtre/Ooschtre[′oːʃtrə], Pâques
Oschterhàs/Ooschterhàs [′oːʃtər″hɒːs], lapin de Pâques

Exercice : Distinguons les voyelles brèves et longues. À quoi pourrait ressembler le mot ?

  1. bref

fà___, Lo__, Grì__, Zi__, Li___, de__, we__, Ko__, sofo__, Gä___, Gà__, nà__

  1. long

Gà_, Nà_, la_e, Ho__spro__, le_ra, no_el, là_m, O_reschmàlz, S__làchs

Solutions

  1. fàscht, presque ; Loch, trou ; Grìff, poignée, prise ; Zitt, temps; Litt, gens, denn, car / dert, là-bas ; wenn, quand, si ;  Koch, cuisinier / Koscht, nourriture; sofort, immédiatement ; Gäscht, invite(e)s ;  Gàss, rue / Gàscht, invite(e) ; nàss, mouillé
  2. Gàs, gaz ; Nàs, nez ; lawe, vivre ;  Ho(o)chspro(o)ch , langue haute ;  lehra, apprendre, enseigner ; nowel/nobel, noble, distingué ; làhm, paralysé(e) ; Ohreschmàlz, cérumen ; Seelàchs, lieu noir, colin

Les « mots grammaticaux » monosyllabiques

Pour des raisons de cohérence intrasystémique, (il est par ex. délicat d’écrire ich bìnn, je suis, comme sìnn, être) nous proposons que les mots grammaticaux fassent exception à la règle V + C = VL (une voyelle accentuée suivie d’une seule consonne est longue)

Mots grammaticaux » monosyllabiques faisant exception à la règle : V + C = VL

Voici la liste complète des exceptions concernant la voyelle brève qui ne sera pas signalée par des consonnes doublées subséquentes. Précisons qu’il s’agit le plus souvent de voyelles atones ou faiblement accentuées, dont la réalisation, dans ces conditions, est brève de toute façon.

  1. L’élément servant à former des contraires : un-

Unsìnn, Unsinn, absurdité ; ùnmäjlig, unmöglich, impossible

  1. Les prépositions

àb, àn, àm, bis, ìn, ìm, mìt, ùf, uf, üs, vom, vùm, vum, ùm, um, zùm, zum

  1. Les adverbes prépositionnels

dràn, dràb, drìn, drùf, druf, drùm, drum, drüs

  1. Les adverbes

nìt, nit, nix, hin un har, wag, weg

  1. Les conjonctions de subordination et de coordination

un, ùn, äb, ob, bis, wil, wìl

  1. Les auxiliaires de temps « hà » et « sì » à l’infinitif et à l’indicatif*

bìn, sìn, hàb, hàn, hàt, het[26], han

  1. Les particules séparables

àb : àbfàhra, abfahren, partir
ùf, uf, üf : ùffàlla, se faire remarquer ; ufstecke, aufstecken, arrêter ; üfstoh, se lever
üs : üssüeche, choisir ; üshàlta, supporter

NB : Au conditionnel, nous employons < tt > qui est sa « marque de fabrique » caractéristique :

sìe hatt(igt), sìe hätt, sie hätte, elle aurait
ar wott[27], il voudrait
mer/me/ma sott[28], on devrait

Un cas d’école (la syllabe tonique est en gras) :

verdeckel, verdammt, nom d’une pipe : la syllabe « deck » est brève et < e > se prononce /è/

Dans cet exemple, < ver > et < el > sont inaccentués et brefs : < e > se prononce /e/ réduit [ə].

Par voie de conséquence, la règle V+C = VL ne s’applique pas non plus pour :

  • les suffixes inaccentués en -ig, -is, -lig, -nis[29]. Dans ces exemples, la syllabe accentuée est en gras : zwànzig, vingt ; Gheimnis, secret, heeflig, poli  
  • les préfixes et les préverbes (particules) inséparables inaccentuées :

be-, ge-, ga-, er-, ver-, zer-

Notons que leur prononciation est variable, tantôt /e/ réduit, tantôt /è/. ORTHAL ne tient pas compte de ces fluctuations, souvent individuelles :

behàuipta, affirmer
erfàhre, apprendre (nouvelle)
Ergabnis, résultat
Gebèi, bâtiment
gemàcht / gamàcht, fait
verlore, perdu(e)
Verluscht, perte
zersteere, détruire
Zersteerùng, destruction

Mots grammaticaux bisyllabiques 

Application sans hésitation des règles :

V + C = VL (une voyelle accentuée suivie d’une seule consonne est longue)

  • Conjonctions de coordination : àber, mais ; oder, ou

V + CC = VB (la voyelle accentuée suivie de plusieurs consonnes est brève)

Formes conjuguées

Les règles, V+C = VL (une voyelle accentuée suivie d’une seule consonne est une voyelle longue) et V+CC = VB (une voyelle accentuée suivie de plusieurs consonnes est une voyelle brève), concernent aussi les formes conjuguées. Mais elles s’appliquent uniquement au radical du verbe.
Les terminaisons en < -sch, -t, -e > des formes conjuguées sont à considérer à part, sans influence sur la règle de la durée des voyelles toniques. Nous appliquons donc la règle V+C = VL sur le radical du verbe, sans tenir compte des terminaisons : (le radical du verbe est en gras pour mieux visualiser la règle :

Exemples de conjugaison valables pour le bas-alémanique du sud (région de Mulhouse)

Infinitif :

hola [′hᴐːla], aller chercher

Indicatif présent avec /o/ long à toutes les personnes :

ìch hol, dü holsch, ar, sìe, as, mer holt, mìr hola, ìhr / Ìhr hola, sìe hola, Sìe hola, Sìe holt

Participe passé avec /o/ long :

ghol

Impératif avec /o/ long :

hol, hole, hola Sìe, holt Sìe

Infinitif

rolla [′rᴐla] : rouler, enrouler

Indicatif présent avec /o/ bref à toutes les personnes :

ìch roll, dü rollsch, ar, sìe, as, mer rollt, mìr rolla, ìhr / Ìhr rolla, sìe rolla, Sìe rolla, Sìe rollt

Participe passé avec /o/ bref :

grollt

Impératif avec /o/ bref :

roll, rolla, rolla Sìe, rollt Sìe

Comment signaler les changements de durée par rapport à l’infinitif ?

Le radical seul (en gras) doit signaler la voyelle brève, selon la règle V+CC = VB :
Il faut considérer que la terminaison n’influe pas sur la durée de la voyelle du radical verbal.
Dans la conjugaison du verbe reda, parler, caractéristique du parler de Mulhouse,
 < e > a plusieurs valeurs. Il correspond à /é/ long [eː] quand il est suivi d’une seule consonne et à /è/ bref [ɛ] quand il est suivi de plusieurs consonnes.

Infinitif :

reda [′reːda], parler

Indicatif présent singulier avec /e/ ouvert et bref [ɛ] :

ìch redd, dü reddsch, ar, sìe, as, mer reddt, Sìe reddt :

Indicatif présent pluriel avec /e/ fermé et long [eː] :

mìr reda, ìhr / Ìhr reda, sìe reda, Sìe reda : /é/ fermé et long

Participe passé avec [ɛ] :

greddt

Impératif avec une alternance de [ɛ] et de [eː] :

redd [rɛd], reda [′reːda], reda [′reːda] Sìe, reddt [rɛd] Sìe :

Dans la conjugaison du verbe froga, demander la durée de /o/ varie.

Infinitif :

froga, [′froːgə], demander

Indicatif présent singulier : /o/ bref 

ìch frogg [frog], dü froggsch [frogʃ], ar, sìe, as, mer froggt [frogt]

Indicatif présent pluriel : alternance de /o/ ouvert et bref et /o/ ouvert et long

mìr froga, ìhr / Ìhr froga, sìe / Sìe froga [′froːga] ; Sìe froggt: [frogt]

Participe passé : /o/ ouvert et bref

gfroggt [gfrogt]

Impératif : alternance de /o/ bref et /o/ long

frogg, [frog], froga, froga Sìe : [′froːga] ; froggt [frogt] Sìe !

Remarque importante

Pour sàga, dire, on observe un changement de timbre vocalique à la 2e et 3e pers. sing. La voyelle longue < à > est transformée en diphtongue

Infinitif : 

sàga, dire : /à/ long

Indicatif présent :

ìch sàgg /à/ bref, dü saisch, ar, sìe, as, mer sait, mìr sàga, ìhr / Ìhr sàga, sìe / Sìe sàga, Sìe sait

Participe passé :

gsait

Impératif :

sàgg : /à / bref, sàga, sàga Sìe : /à/ long

Exemples de diphtongaison et de relâchement articulatoire (palatalisation) < g – j > pour les parlers de Mulhouse et de Colmar

Mulhouse

Infinitif
tràga, porter

Indicatif présent

ìch tràgg, dü trajsch, ar trajt, mìr tràga, ìhr / Ìhr tràga, sìe, Sìe tràga, Sìe trajt

Participe pass

trajt

Impératif

tràgg, tràga, tràga Sìe, trajt Sìe

Colmar

Infinitif

tràja, porter

Indicatif présent

ìch tràj, dü trajsch, ar trajt, mìr tràja, ìhr / Ìhr tràja, sìe, Sìe tràja, Sìe trajt

Participe passé

getrajt

Impératif

tràj, tràja, tràja Sìe, trajt Sìe

Consonnes

Le problème avec les occlusives alsaciennes < p-t-k > et < b-d-g >

La phonétique de l’allemand standard distingue nettement les occlusives fortes et sourdes, < p-t-k > des occlusives faibles et sonores, < b-d-g > comme dans packen – backen, saisir, faire sa valise – cuire au four ; raten – radeln, conseiller – faire du vélo ; Gasse – Kasse, ruelle - caisse.

En alsacien et dans les autres parlers alémaniques, on réalise en règle générale une occlusive bilabiale faible sourde, situé entre /p/ et /b/ et une occlusive dentale faible et sourde, située entre /d/ et /t/. Le choix entre les bilabiales et les dentales faibles et fortes est donc un casse-tête. Pour éviter la migraine aux scripteurs et auteurs alsaciens, ORTHAL propose un fil conducteur. Dans ce cas comme dans d’autres, la première priorité est la lisibilité et, par conséquent, la compréhension. Tout un chacun est libre d‘écrire des mots comme bàsse, dànze, Vàdder avec < b > et < d > ou avec < p > et < t > : pàsse, tànze, Vàtter, passer, danser, père. Faisons le test ! Quelle phrase vous semble plus compréhensible ?

  1. Der gànz Owe dànze bàsst ìm Vàdder gànz güet.
  2. Der gànz Owe tànze pàsst ìm Vàtter gànz güet.

 

La réponse est comme souvent une affaire de goût. Mais aucune phrase n’est incompréhensible. Les deux sont donc valables. Mais cette tolérance a des limites. Si par ex., un mauvais choix est source de confusions : a Backla, une joue, n’est pas a Packla, un paquet ; redde, parler, n’est pas rette, sauver. Et tànke, prendre du carburant, n’est pas équivalent à dànke, remercier.

C’est pourquoi, ORTHAL, en cas de doute, recommande de s’en tenir à l’allemand standard. Cette référence à l’allemand devrait d’ailleurs également s’opérer pour l’emploi des labiodentales < f > et

< v > et de la vélaire < w > : fìr comme für, pour ; Vojl, Vogel comme Vogel, oiseau ; Fattig comme Flügel, aile(s) ; Wàsser comme Wasser, eau ; Fasser comme Fässer, tonneaux ; Vorderràd comme Vorderrad, roue avant; vorwarts comme vorwärts, en avant etc.

Pour les occlusives vélaires /k/ et /g/, l’opposition de force et de sonorité est plus notable et les choses sont plus simples. On peut en effet former bon nombre de paires minimales qui reposent sur l’opposition de force :

Gàss - Kàss, ruelle – caisse ; Gäschta – Käschta,  invités - châtaignes, Gàbel - Kàbelfourchettecâble ;  garn - Karn, volontiers - noyau ; Gùnscht - Kùnscht, faveur - art, etc.

Exercice : Traduisons en alsacien la phrase suivante non dénuée d’humour : Écoute-moi bien ! Je te donne un bon conseil. Achète-toi une moto avec deux roues. Elle roulera mieux qu’une avec une roue.

_àss ùf! Isch _ìb dìr e gue_er Rà_. _auf dìr e Motorrà_ mìt zwei Rä_er. S _àhrt besser àss eins mìt einem Rà_. (67)[30]
_àss uf! Ìch _ìb dìr a güa_a Rà_. _àuif dìr a Motorrà_ mìt zwei Rä_er. S _àhrt besser àss eins mìt eim Rà_. (68)[31]

Solution

Pàss/Bàss ùf! Isch gìb dìr e gueter/gueder Ràt. Kauf dìr e Motorràd mìt zwei Räder. S fàhrt besser àss eins mìt einem Ràd. (67)
Pàss/Bàss uf! Ìch gìb dìr a güata/güada Ràt. Kàuif dìr a Motorràd mìt zwei Räder. S fàhrt besser àss eins mìt eim Ràd. (68)

Emploi de la lettre < h > 

Contrairement au français où < h > est muet comme dans haine [ɛn], < h > à l’initiale est prononcé et réalisé avec un souffle. On dit qu’il est « aspiré », comme dans la traduction de haine : Hàss [hɒs]. En revanche, il est « muet » derrière une voyelle, où il sert à signaler que cette voyelle est longue. Quasiment tous les auteurs alsaciens se sont basés sur l’allemand pour l’utiliser comme une indication d’allongement de la voyelle précédente :

Lehrer, professeur ; hohl, creux ; fahren, rouler ; Kohle, charbon.

ORTHAL recommande d’employer < h > d’allongement pour les voyelles simples (monophtongues).

En effet, le calque de l’allemand est le seul moyen d’éviter le doublement systématique et qui peut être ressenti comme disgracieux des voyelles longues.

Nous écrirons, sur le « modèle » de l’allemand :

fahren fàhre, rouler
Fahrt Fàhrt, trajet,
Lehrer Lehrer, professeur,
lehren lehre, enseigner
Ohr Ohr, oreille

Le maintien de < h > d’allongement a également l’avantage d’éviter que des homonymes soient homographes :

hohl, creux # hol ! Va chercher !
fühle, ressentir # füle, pourrir

Pour faciliter le travail aux personnes qui n’ont pas de prérequis en allemand, nous avons dressé en « Annexe » un mini-dictionnaire de termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle précédente.

Faut-il employer < h > d’allongement derrière une diphtongue ?

Derrière une diphtongue, qui est une ancienne voyelle longue ayant connu, dans sa réalisation, un changement du lieu d’articulation, employer < h > d’allongement est, sur le plan linguistique et orthographique incohérent et une surcharge inutile. Mais ne pas l’employer conduirait à heurter ceux et celles qui ont l’habitude de se référer au « Schriftbild » de l’allemand. C’est pourquoi, nous proposons de laisser le choix aux scripteurs d’employer ou non < h > derrière une diphtongue quand le terme allemand équivalent s’écrit avec

< h >. La priorité d’ORTHAL est la lisibilité. Or < h >, qui dans ce cas de figure est une lettre muette, n’a aucune influence sur la prononciation :

fiere/fiehre, conduire, diriger, führen
friej/friehj, tôt, früh
Friejohr/Friehjohr, Friajohr/Friahjohr, Frèijohr/Frèihjohr, printemps, Frühling
Küej/Küehj, vache, Kuh
Miaj/Miahj, peine, Mühe
Rüej/Rüehj, repos, calme, Ruhe
roi/roih, cru, roh
Roim/Roihm, crème, Rahm
Rei/Reih, rangée, Reihe
Schüe/Schüeh, Schüa/Schüah, chaussure, Schuh
Stroi/Stroih, paille, Stroh
Stüel/Stüehl, Stüal/Stüahl, chaise, Stuhl
Wèier/Wèiher, étang, Weiher

Exception : pour des raisons étymologiques où Weihnachten est tiré de « geweihte Nächte », nuits sacrées, il est fortement recommandé d’employer < h > pour

Wiahnachta/Wiehnachte, Wihnàchte, Noël, Weihnachten

Alternative au < ß >

Rappel : en allemand, < ß > correspond au son /s/ dur et sourd [s] après une voyelle longue et une diphtongue :

fließen [′fliːsən], couler
genießen [gə′niːsən], savourer
groß [groːs], grand
Straße [′ʃtraːsə], route
heiß [haɪs], chaud
reißen [ʹraɪsən], se déchirer etc.

Depuis la réforme orthographique allemande de 2006, < ß > a cédé la place à /ss/ dans les monophtongues après voyelle brève :

dass [das], que
Fluss [flus], fleuve
genossen [gə′nosən], savouré
Hass [has], haine
Riss [rɪs], fissure, déchirure

Comme le système phonologique allemand présente une opposition de force et de sonorité /s/ dur et sourd [s] et /s/ doux et voisé [z], le système orthographique allemand souligne cette opposition en employant < s > simple pour /s/ doux et voisé [z] réalisé derrière une voyelle longue ou une diphtongue et en position initiale :

Rose [roːzə], rose
Hase [ʹhaːzə], lièvre
Rasen [′raːzən], gazon 
reisen [ʹraɪzən], voyager
Seife [zaɪfə], savon

L’allemand emploie < ss > [s] pour transcrire /s/ dur et sourd [s] derrière une voyelle brève :

hassen [′hasən], haïr
Rassen [′rasən], races
Ross [rᴐs], cheval

Or, pour le son /s/, le système phonologique et phonétique de l’alsacien ne présente pas d’opposition de force et de sonorité.

En effet, /s/ est toujours dur et sourd [s]. En l’absence de /s/ doux et voisé [z] comme dans zèbre en français ou Rose en allemand, il n’est donc pas utile d’employer < ß > si l’on se réfère au seul système phonologique de l’alsacien. Par conséquent, à ceux qui ne souhaitent pas employer < ß > dans les conditions où l’emploie l’allemand (derrière voyelle longue et diphtongue), nous suggérons d’employer < s > simple derrière les voyelles (monophtongues) longues et les diphtongues.

Voyelles simples (monophtongues) :

Streesla/Streeßla [′ʃtreːsla], ruelle, Straße
Stros/Stroß[32] [ʃtrɔːs], route, Straße
Greesewàhn/Greeßewàhn, Greesawàhn/Greeßawàhn folie des grandeurs, Größenwahn
gros/groß[33] [grɔːs], grand, groß

Diphtongues[34] :

Fies/Fiess/Fieß [fiəs], pieds, Füße
Füesbàll/Füessbàll/Füeßbàll [′fyəs″bɒl], football, Fußball
Geis/Geiss/Geiß [gais], chèvre, Geiß
griese/griesse/grieße [′griəsə], saluer, grüßen
Grües/Grüess/Grüeß [gryəs], salutation, Gruß
heis/heiss/heiß [hais], chaud, heiß
heise/heisse/heiße [′haisə], s’appeler, heißen

Pour les personnes qui optent pour < ß >, attention à ne pas l’employer systématiquement. En cas de doute, mieux vaut se référer au « Schriftdeutsch » :

Voyelles :

Gàs [gɒːs], gaz, Gas
Hàs [hɒːs], lièvre, Hase
lase [ʹlaːsə], lire, lesen
Los [lᴐːs], sort, lot, Los
Ràse [ʹrɒːsə], gazon, Rasen
Ros [roːs], rose, Rose
üslose [′ys″lᴐːsə], tirer au sort, auslosen

Diphtongues :

Gleis [glais], rail, Gleis
Gries [griəs], semoule, Gries
Reis [rais], voyage, Reise
reise [′raisə], voyager, reisen

Et, à l’instar de l’allemand, ORTHAL signale avec l’emploi de < ss >  les voyelles (monophtongues) brèves précédentes

àss [ɒs], que
Gàss [gɒs], rue
Gassla [′gasla], ruelle
Hàss [hɒs], haine
hàsse [′hɒsə], haïr
Kàss [kɒs], caisse
Kàssierer [′kɒsiərər], caissier, trésorier
Ross [rᴐs], cheval
sasshàft [′sas″hɒft], sédentaire

La règle suivante, logique et cohérente, sera facile à mémoriser :

  • s ou ß derrière voyelle longue et diphtongue
  • ss derrière voyelle brève

Emploi de < der >

Dans les aires du haut-alémanique et du bas-alémanique du sud, der transcrit l’article défini au masculin singulier prononcé avec /e/ réduit (Mùrmellütt) :

der Mànn, l’homme

Son pendant dans les aires du bas-alémanique du nord et des aires franciques est < de >

de Mànn

Pour ceux qui considèrent que der ressemble trop à l’article en allemand, ORTHAL propose les variantes < dr > ou < d’r > :

dr/d’r Mànn  

Emploi de < d >, < di > et < die >

L’article défini < d > et < di >

En règle générale, l’article défini au féminin et au pluriel est réalisé avec < d >. Nous conseillons d’écrire < d > sans apostrophe[35] pour éviter toute surcharge inutile, à l’instar de nos voisins suisses et badois :

d Heimet, le pays natal
d Litt, les gens

Cependant, dans certaines aires linguistiques, l’article défini, au féminin singulier et au pluriel, n’est pas abrégé et se prononce [di]. Nous l’écrivons di et le distinguons du démonstratif féminin singulier ou pluriel : die, cette, ces :

di Heimet
di Litt

Le pronom et l’adjectif possessif < di >

L’article défini féminin et pluriel di a deux homonymes. Ils s’emploient dans des contextes différents et ne peuvent être confondus. Il s’agit du pronom et de l’adjectif possessifs. On les rencontre en Haute-Alsace, sous deux formes :

  • Pronom possessif réalisé avec /i/ fermé et long :

Dàs ìsch di. [diː] C’est à toi

  • Adjectif possessif au masculin et neutre singuliers réalisé avec /i/ fermé et bref :

di [di] Mànn, ton mari ; di [di] Kìnd, ton enfant

Le démonstratif féminin singulier et pluriel < die >

L’article défini ne sera pas non plus confondu avec le démonstratif féminin singulier ou pluriel die qui transcrit la diphtongue : /i/ + /e/ réduit [diə] :

die Dàm, cette dame ; die Manner, ces hommes.

Comment écrire le pronom impersonnel on ?

ORTHAL propose d’écrire le pronom impersonnel correspondant à l’allemand man et au français on,  mer [mər], avec < e > qui, comme dans der, a la valeur de /e/ réduit [ə].

Pour qui considère que mer rappelle trop « mer » en français, nous proposons les alternatives mr, ou m’r.
Quant à me et ma, variantes ou formes abrégées de mer, elles seront employées pour les prononciations [mə] et [ma] : 

Dàs sait mer nìt. Dàs sait me/ma nìt. On ne dit pas des choses pareilles !

Quand employer l’apostrophe ?

L’emploi de l’apostrophe est libre. Mais si l’on veut limiter son usage, il faudrait l’employer uniquement pour signaler l’élision d’une voyelle. Voici quelques illustrations :

Emploi de < m’r > et de < d’r >

Ces deux orthographes correspondent aux formes contractées des pronoms personnels mìr et dìr au datif :

mìr m’r, à moi ; dìr d’r, à toi :
Hìlfsch mìr ? Hìlfsch m’r ? Ja, i hìlf dìr Ja, i hìlf d’r.
Est-ce que tu m’aides ? Oui, je t’aide.

Emploi de < ’s > avec les verbes impersonnels

Les verbes impersonnels sont conjugués à la 3e personne du singulier. Le pronom impersonnel est < es / as >, le plus souvent contracté en < s > avec élision de < e >.  Ils appartiennent tous au domaine des phénomènes météorologiques. Voici des exemples en « mulhousien » :

’s blìtzt, il y a des éclairs
’s dundert, il tonne
’s gfriert, il gèle
’s gfriert uf, il dégèle
’s hàgelt, il grêle
’s niselt, il bruine
’s ragent, il pleut
’s ragelt, il pleuvine, il pleuv(i)ote
’s riselt, ruisseler
’s schnèit, il neige
’s schìfft, il pleut des cordes
’s wìndet, il vente

Wenn’s ragent, bliwa mìr dheim. S’il pleut, nous restons chez nous.
’s schnèit schu der gànza Tàg. Il neige déjà toute la journée.
Morna schnèit’s. Il neigera demain.
Geschtert hàt’s der gànza Tàg gschìfft. Hier, il a plu des cordes toute la journée.

Emploi de < ’s > avec d’autres catégories verbales

L’emploi de l’apostrophe concerne aussi les autres catégories verbales, dès lors qu’un élément est élidé :

Dàs màcht nit. ’s màcht nit. Cela ne fait rien.
Màcht dàs weh? Màcht’s weh ? Est-ce que ça fait mal ?

Emploi de l’apostrophe dans les formes contractées :

< ’s > signale l’élision de la voyelle < a > ou < e > dans les formes contractées du pronom personnel as ou es  ’s :

Wàs màcht s Kìnd? Wàs màcht’s?
Que fait l’enfant ? Que fait-il ?

S Gritti kommt nìt. Es / As kommt nìt. ’s kommt nìt.
Marguerite ne vient pas. Elle ne vient pas.

’s hàndelt si um a klei Kìnd.  As / Es hàndelt si um e klei Kìnd.
Il s’agit d’un petit enfant.

Les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel au datif

àn ìhm àn’m, à lui : Sìe hankt àn’m. Elle tient à lui.
mìt ìhm mìt’m, avec lui : Sìe kùmmt mìt’m. Elle vient avec lui.
nooch ìhm nooch’m, après lui : Wer kùmmt nooch’m ? Qui lui succède ?
uf ìhm uf’m, sur lui : As hockt standig uf’m. Elle ne lui fiche jamais la paix.
üs ìhm üs’m, de lui : Sìe màcht üs’m, wàs se wìll. Elle fait de lui ce qu’elle veut.
züe n[36] ìhm züe n’m, chez lui : Mìr gehn àlli züe n’m. Nous allons tous chez lui.

Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à

l’article défini au datif

àb em àb’m : Sìe streika àb’m Zischdig. Ils font grève à compter de mardi.
mìt em mìt’m : Ich kùmm mìt’m Vèlo. Je viens à bicyclette.
uf /ùf em uf’m/ùf’m : D Kàtz schloft ùf’m Bett. Le chat dort sur le lit.
üs em üs’m : Sìn ìhr üs’m Dorf ? Êtes-vous du village ?

Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à l’article indéfini au datif

L’article indéfini < e >, un, une, se décline au datif de la manière suivante

  • eme / ema au masculin ou neutre singulier
  • ere / era au féminin singulier

D Litt sìtze uf eme / ema Teppig.
Les gens sont assis sur un tapis.

D Litt sìtze uf ere / era Màtràtz(a).
Les gens sont assis sur un matelas.

Comme l’apostrophe signale l’élision de < e >, les formes contractées doivent logiquement s’écrire :

ùf’me/uf’ma Teppig, ùf’re/uf’ra Màtràtz(a)

Voyons un autre exemple :

Sìe schàfft ìn eme scheene Büro. Sìe schàfft ìn ema scheena Büro.
Elle travaille dans un beau bureau.

Deux formes de contractions sont possibles :

  • La première avec apostrophe signale une élision :

ìn’me scheene Büro / ìn’ma scheena Büro

  • La seconde relève de l’écriture agglomérée :

ìme scheene Büro / ìma scheena Büro 

L’auteur(e) qui ne veut pas agglomérer et qui emploie « ì » et non « ìn », pourra écrire :

 ì me scheene / ì ma scheena Büro

Emploi de l’apostrophe pour les formes contractées associant une préposition à un pronom personnel à l’accusatif

àn as / es àn’s : Ich dank jede Dàj àn’s. Je pense à elle tous les jours.
fìr as / es fìr’s : Ich hà nìt viel ìwrig fìr’s. Je ne l’apprécie guère.

Quand peut-on faire l’économie de l’apostrophe ?

Dans la mesure où il n’y a pas d’élision grammaticale proprement dite, il est, en principe, inutile d’employer l’apostrophe :

  • Au sein de groupes prépositionnels associant une préposition et un article défini au neutre singulier :

Kumm ìns Bett! Viens te coucher !
              Der Hund kummt àns Bett. Le chien s’approche du lit.
              D Menschheit rennt ìns Verdarwa. L’humanité court à sa perte.

  • Dans les propositions infinitives :

Ar hàt Luscht, uf Strosburg z geh.[37] Il a envie d’aller à Strasbourg
              Sìe hàt noch vìel z düe. Elle a encore beaucoup à faire.

  • Pour les compléments de lieu introduits par < z > :

Ar wohnt z Mìlhüsa. Il habite à Mulhouse.

  • Pour orthographier l’article défini au neutre singulier, la lettre < s > se suffit à elle-même :

s Kìnd, l’enfant ; s Büech, le livre ; s Elsàss, l’Alsace

Quand utiliser le trait d’union ?

ORTHAL conseille d’utiliser le trait d’union quand il permet d’améliorer la lisibilité. C’est notamment le cas quand le mot composé présente un hiatus[38] ou une succession importante de consonnes :

Doddeleàrwet est moins lisible que Doddele-Àrwet, travail stupide,

Fleisch-Schnacka est une alternative plus lisible à Fleischschnacka

Comment reconnaître la coupure syllabique ?

La coupure syllabique dans les diminutifs

Les diminutifs sont caractérisés soit par le suffixe <-lì /-lé> Streeslì/Streeslé, < -la > Streesla, < -le > Streesle, ou < -el > Streesel, ruelle(s).
La coupure syllabique se situe entre le radical « Strees » et le suffixe. Il convient donc de bien marteler la première syllabe et de lire : Strees-lì/Strees-lé, Strees-la, Strees-le ou Strees-el.

La coupure syllabique dans les mots composés

Pour bien prononcer et écrire les mots composés, il faut distinguer le déterminant, le premier élément qui porte l’accent principal matérialisé dans la transcription phonétique par l’apostrophe simple, et le déterminé (deuxième élément ou dernier élément) qui porte l’accent secondaire, matérialisé par l’apostrophe double :

Ditschlehrer (Ditsch + Lehrer) [ʹditʃ″le:rər], professeur d’allemand
Glàssplìtter [′glɒsː″ʃplɪtər], éclat de verre, (Glàs + Splìtter)
Nàstüech [′nɒːs″tyəx], mouchoir (Nàs + Tüech)

Comment éviter le triplement de consonnes ?

Tripler des consonnes permettrait sans doute de voir plus clairement la césure dans les mots composés et de mieux distinguer la particule séparable du radical du verbe.
Tripler respecterait la coupure syllabique et serait cohérent avec la règle V + CC = VB :

der Rolllàde (Roll-làde), Rollladen, volet roulant
d Schìfffàhrt (Schìff-fàhrt), Schifffahrt, navigation

Mais nous considérons que ces triplements sont inesthétiques. C’est pourquoi, ORTHAL, contrairement à l’allemand (réforme orthographique de 2006) conseille de ne pas employer de consonnes triplées et d’écrire :

Rollàde, volet roulant
Schìffàhrt, navigation

Conclusion

ORTHAL poursuit un objectif ambitieux :  répondre aux attentes de deux catégories de personnes. Dans sa version originelle, le système s’adressait prioritairement aux apprenants germanistes, notamment aux élèves des écoles bilingues et aux germanophones.

L’objectif de la nouvelle mouture, appelée « ORTHAL 2023 », est de mieux tenir compte des aspirations des personnes sans prérequis en allemand.  Cette nouvelle philosophie tient compte des changements sociolinguistiques qui s’opèrent actuellement dans la société alsacienne où la connaissance et la maîtrise de l’allemand sont en net recul. C’est la raison pour laquelle ORTHAL a ouvert davantage la fenêtre vers les francophones et les non- germanophones tout en maintenant grande ouverte celle vers l’allemand standard. Le fait d’élargir les choix orthographiques devrait permettre à tout un chacun de trouver l’espace de liberté nécessaire, condition essentielle pour s’exprimer en alsacien avec plaisir.

Ce faisant, ORTHAL se démarque des systèmes orthographiques et grammaticaux des langues standard souvent engoncés dans des corsets de règles engendrant un nombre impressionnant d’exceptions. (cf. « Le Bon Usage, Grammaire française » de Maurice Grevisse qui compte plus de 1500 pages)

Les recommandations d’ORTHAL 2023 sont autant de fils conducteurs devant permettre aux utilisateurs de faire des choix cohérents.

Gageons qu’au début du 21e siècle, au lieu d’assister passivement au déclin d’une langue souvent donnée pour moribonde, ORTHAL sera un outil précieux aux mains de toutes les personnes désireuses de transmettre l’alsacien. En permettant aux auteur(e)s de s’exprimer aisément et avec élégance dans leurs parlers respectifs, ORTHAL espère contribuer à la renaissance d’une langue vernaculaire indissociable de l’histoire de l’Alsace qui, bien davantage que le folklore, est l’expression de son âme profonde et de son originalité. Une langue millénaire, qui dans sa forme littéraire, est parfaitement capable de jouer dans la cour des grands.[39]

Tableaux – ORTHAL

Dans le tableau A ci-dessous figurent les exemples qui correspondent à des prononciations en usage dans toute l’Alsace. Dans certains cas, Orthal propose deux orthographes différentes pour le même mot et signale ainsi que deux formes sont possibles.

Tableau A - Correspondance des lettres et des sons (phones)

Voyelles

En noir, les formes recommandées. En gris, les formes alternatives.

a [aː] 

Wag, chemin

aa [aː] 

               laar, vide
               Paarla, paire, couple

a [a]

Drack, saleté
               kocha, bouillir, faire la cuisine

à [ɒ]

Kràch, bruit
              Mànn, homme

à [ɒː]

               làde, charger
              Wàga, voiture

àà [ɒː]

Stààt, État
              Pààr, paire, couple
              e/a pààr, quelques

àh [ɒː]

               Wàhl, choix

ä [ɛ]

äb, si
              Därfer, villages
              däs, ça
              sìe hätt, elle aurait
              känna, pouvoir
              Kälta, (le) froid
              länger, plus long
              Lächer, trous
              ìch / ich mächt, j’aimerais
              Wäcker, réveil
              Wäsch, linge

ä [ɛː]

färig, fini
              räda, parler
              sìe wär, elle serait

ä [æ]

               Ländel, pays

e [ɛ]

sìe het, elle a
              mìr derfa/derfe
              Kelta, Celtes
              kenna/kenne, connaître
              Metzger, Metzjer, boucher
              redda/redde, parler
              renna/renne, courir
              retta/rette, sauver
              Wecker, réveil

è [ɛː]

fèrig, fini
              rèda, parler

èè [ɛː]

               lèèr, vide

èh [ɛː]

èhrlig, honnête
              hèhre, entendre
              Lèhrer, professeur

äh [ɛː]

ährlig, honnête
              hähre, entendre
              Lährer, professeur
              Wähler, électeur(s)

ää [ɛː]

               läär, vide

ë [æ]

dënne, ce, cet

ë [æː]

dër, ce, cet
              Mënung, opinion

ee [eː]

bleed, stupide
              Erleeser, sauveur
              heere, entendre
              gheere, appartenir
              leese, résoudre
              meega, (bien) aimer
              Meer, mer
              See, lac
              Seel, âme
              teete, tuer
              treeschte, consoler

e [eː]

               bewega, bouger, déplacer
               jeder, chaque
               gega, contre
               lega, poser, coucher
               Red, discours
               reda, parler

eh [eː]

geh, aller
              kehra/kehre, faire demi-tour
              sehr, très

é [e]

               Maidlé, (jeune fille

e [ə]

benutze, utiliser
              de, der, le
              me, mer,  on
              Hìmmel m., ciel, Himmel
              verruckt, verrùckt,  fou 
              zweitens, deuxièmement

ì [ɪ]

blìnd, aveugle
              Dìchter, poète
              Frìnd, amis
              Fìnd, ennemi
              Glìck , chance
              hìtte, aujourd’hui
              Kìnd, enfant 
              Maidlì, fille
              Wìrt, aubergiste

ì [ɪː]

mìr, nous ; à moi
              sì, être
              Tìr, porte

ìh [ɪː]

fìhle, ressentir
              ìhr, vous

i [iː]

bliba, rester
              hile, pleurer
              schise, tirer
              si, être

ii [iː]

              verbii, passé, révolu
              fliiche, voler

ih [iː]

               Kih, vaches

ie [iː]

sie ; Sie, elle, ils, elles ; vous
              Spiel, jeu
              viel, beaucoup

i [i]

bissa, mordre
              dinner, ton
              Litt, gens
              Winn, vin

y [i]

Systèm nt., système

o [oː] ou [ɔː]

Brot nt., pain, Brot
              do, ici
              hoch
              Monet
, mois
              Oschtere, Pâques
              Owa, soir
              Sproch, langue
              schone, ménager, prendre soin

oo [oː] ou [ɔː]

Boot, bateau
              hooch, haut
              loose, écouter, obéir
              nooch, près
              Ooschtere, Pâques
              Sprooch, langue

o [o] ou [ɔ]

doch, si, tout de même
              Loch, trou
              Koch, cuisinier
              noch, encore

ö [Ø]

               Böjje, arc, arcade
              Vöjjel, oiseau

ö [Øː]

Fröj, question

ue : phone réalisé entre [y] et [Ø] :

               Bue, garçon
               Bluem, fleur
               guet, bien, bon
               Wuet, colère

œ [ɶː] ou [ɶ]

m., jour
              œnder, autre

u [uː]

dure, à travers

uh [uː] 

Suhn, fils

u [u]

dumm, bête, stupide
              kurz, court
              Schmutz, baiser
              Sunna, soleil
              verruckt, fou

ù [ʊː]

Blùt, sang
              Brùder, frère
              rùfe, appeler
              Rùs, suie

ùh [ʊː]

Strùh, paille
              Stùhl, chaise

ù [ʊ]

              dùmm, bête, stupide
              kùrz, court
              Schmùtz, baiser
              Sùnn, soleil
              verrùckt, fou

ü [yː]

grüsig, horrible
              Lüser, coquin

              trürig, triste

ü [y]

Hüss, maison
              rüssisch, russe
              Strüss, bouquet

Diphtongues

éi [ei]  

dréi, trois
              fréi, libre

èi [ɛi]

drèi, trois
              frèi, libre

ei [ai]

Bein, jambe
              eins, un
              Hei, foin
              Heimet f., pays natal
              heis, chaud
              kei, aucun, pas de
              klein, petit
              Meischter, maître
              Weisheit, sagesse
              zwei, deux

ai [ai]

ains, un
              Bain, jambe
              Haimet f., pays natal
              hais, chaud
              kai, aucun, pas de
              klain, petit
              Maischter, maître
              zwai, deux

ai [ai]

Baim, arbres
              Hai, requin
              mìr hai, nous avons
              mìr wai, nous voulons
              Kaiser, empereur 
              Mai, mai
              Maidla, (jeune) fille
              Waisekìnd, orphelin

              Traim, rêves

ài [ɒi]

               Màidel, (jeune) fille
              rài(h), cru
              Rhàin, Rhin

àui [ɒi]

              Bàuim, arbre
              Fràui, femme
              Hàui, houe
              hàuie, cogner
              Ràuim, espace

aui [ɔi] ou [oi]

              Bauim, arbre
              Fraui, femme
              Haui, houe
              hauia/hauie, cogner
              Rauim, espace

oi [ɔi] ou [oi]

Boim, arbre
              Froi, femme
              Hoi, houe
              hoia/hoie, cogner
              Roim, espace
              gschroia, crié
              Hoi, foin
              roi(h), cru
              Roi(h)m, crème
              Stroi(h), paille

öi [Øi]

blöi, bleu
              döisig, mille
              Fröi, femme
              gröi, gris
              röi(h), cru

äu [ɶy, ɶɪ]

beläuchta/beläuchte, éclairer, illuminer
              Beläuchtung/ Beläuchtùng, éclairage
              Bäuta, proie
              üsbäuta/üsbäute, exploiter
              versäucha/versäuche, polluer
              käusch, chaste
              äu, aussi
              bläu, bleu
              enttäusche, décevoir
              Fräu f., femme 
              täusig, mille

eu [ɶy, ɶɪ]

               beleuchta, éclairer, illuminer
               Beleuchtung, éclairage
               Beuta, proie
               üsbeute, exploiter
               verseucha, polluer
               keusch, chaste

au [au]

               au, aussi
               Baum m., arbre
               Frau f., femme

äi [æi] [40] 

Fräihait, Fräiheit, liberté
               Mäischter, maître
               Mäidle, jeune fille
               Träim, rêves

ëi [æi][41]

Frëiheit, liberté
               Mëischter, maître
               Mëidle, jeune fille
               Trëim, rêves

ie [iə][42]

die, cette, ces
               Liecht, lumière
               lieb
, gentil
               nie, jamais

ìe [ɪə][43]

               Lìecht, lumière
               lìeb, gentil
               wìe, comme

üe [yə]

Büe, garçon
               Wüet, colère

üa [ya]

               Büa, garçon
               Wüat, colère

ui [ui]

Ruina, ruines

ùi [ʊiː]

               Bùi, construction
               nùi, neuf, nouveau
               Sùi, cochon

Semi-consonne

j [j]

Jager, chasseur
               Waj, chemin
               nèiji [44], nouveaux, neufs, neuves, pluriel de nèi

Consonnnes

b, occlusive bilabiale faible sourde, phone intermédiaire entre /b / et /p/

Barg, montagne
               Gràb, tombe

p, occlusive bilabiale faible sourde, phone intermédiaire entre /b / et /p/

               Poscht, poste
               verpàcke, emballer

d, occlusive alvéolaire faible sourde, phone intermédiaire entre /d/ et /t/

, du
               Hund, chien
               redde, parler
               Ràd, roue

t, occlusive alvéolaire faible sourde, phone intermédiaire entre /d/ et /t/

               Tier, animal
               Trumpf, atout
               rette, sauver
               Ràtt, rat

g, occlusive vélaire faible sourde [g]

Gàrte, jardin
               Gàss, rue
               Wag, chemin

k, occlusive vélaire forte[45] et sourde [k]

Kàrte,.cartes
               Kàss, caisse
               Hoke [46], crochet

ck [k]

Mucka[47], mouche
               Drack, saleté

qu [kv]

Qualla, source
               Quatsch, quetsche

m [m]

Mord, meurtre
               wàrm, chaud

n [n]

Nascht, nid
               Sprochrenner, course pour la langue

ng [ŋ] cf. parking

làng, lang
               sìnga, chanter

nk [ŋk]

Bànk f., banque
               hanke, être suspendu

pf [pf]

Pfaffer, poivre

s [s]

Stros[48], rue
               gros, grand
               heis, chaud
               Geis, chèvre
               Reis, voyage
               Seif, savon
               lase, lire, lesen

ss [s]

Gàss, rue
               Kàssierer, caissier
               hàssa, haïr

               Ross, cheval

h [h] < h > aspiré » à l’initiale et < h > muet dit « d’allongement » de la voyelle précédente.

               Hüet m., chapeau, Hut
               fàhre, rouler, fahren
               Kuh, Kih, vaches, Kühe              

Derrière une diphtongue, son emploi est facultatif :

Küe(h)j, Küa(h), vache, Kuh
               Kia(h), vaches, Kühe
               fie(h)re, conduire, führen

ORTHAL recommande néanmoins son emploi dans quelques exemples :

Reiha, rangée, Reihe
               Wèiher, étang, Weiher
               Wiehnàchte, Wiahnachta, Noël, Weihnachten

ch [x] constrictive vélaire, Ach-Laut, son qui râcle la gorge contrairement à /r/.

ìch, ich, je
               làche, rire

               Chìng, enfant

ch [ç] Ich-Laut, constrictive palatale postérieure comme dans ich en allemand[49]

               ich, je
               licht, léger
               Lécher, trous
               Kiche, cuisine

chsch [kʃ]

               dü màchsch, tu fais
               nachschtens, prochainement

gscht [gʃt]

naagschtens, prochainement

sch [ʃ]

krische, crier
               Schluss, fin
               Knoschpe, bourgeon

sp [ʃp]

Spack m., lard
               spàre, économiser

schp [ʃp]

Waschp, guêpe

st [ʃt]

stacka, être coincé
               Stacka, bâton
               Stein, caillou

scht [ʃt]

Kùnscht, art
               Wùrscht, saucisse

tsch [tʃ]

Kütsch, charrette
               rùtsche, glisser

f [f] [50]

fìnde, trouver
              schàffe, travailler

v [f]  [51]

narvig, nerveux
               Vàtter, père

               Volk, peuple

w [v]

Wi(nn), vin
               Wunder, miracle

x [ks]

Àx, hache
               Hax, sorcière
               Sex, sexe

chs [ks]

Àchs, essieu
               sechs, six
               wachsle, changer

ks [ks]

lìnks, gauche (seul exemple connu)

z [ts] 

Zitt, temps

tz [ts] [52]

Schàtz m., trésor, chéri(e)

Tableau B – Correspondance des sons (phones) et des lettres (graphèmes)

 

Dans le tableau B et sur notre site www.agate-orthal.fr et, nous utilisons trois couleurs différentes pour faciliter la localisation des variantes dialectales :

  • Celles en usage en Centre-Alsace et en Haute-Alsace (68) sont en bleu (bas-alémanique du sud et haut-alémanique)
  • Celles en usage en Basse Alsace (67) sont en vert (bas-alémanique du nord et francique)
  • Celles communes aux différentes aires dialectales sont en marron

 

Nous avons répertorié sur l’ensemble de l’arc-en-ciel dialectal les sons (phones) que nous transcrivons à l’aide de voyelles simples, redoublées ou combinées, à l’aide de diphtongues et de consonnes.

Les voyelles (monophtongues)

Dans le premier tableau figurent les voyelles simples et des exemples.

Les syllabes finales réalisées avec /a/ faiblement accentuée sont plus fréquentes dans le sud de l’Alsace. Les exemples qui décrivent et illustrent au mieux les réalisations phoniques sont en français. La rubrique « références internationales » comporte, le cas échéant, des exemples en allemand et / ou en anglais.

 

Description du son avec des lettres de l’alphabet français

Entre crochets, la transcription phonétique en A.P.I. (Alphabet phonétique international)

Exemples en français

Références internationales

Deutsch (D)

English (E)

 

Lettres

 

Dialecte

Français

Allemand

 

 

 

 

 

 

/a/ clair et long [a :]

comparable à « phare »

(D) Lage, situation

(E) arm, bras

a

 

 

 

 

 

ah

On emploie < ah >, quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement < ah >

 

aa

On peut employer

< aa > quand on estime qu’il faut sur-caractériser la longueur de la voyelle

 

Il est conseillé d’employer < aa > pour de rares mots calqués sur l’allemand

 

Bar, ours, Bär

gal, jaune, gelb

Jajer, chasseur, Jäger

jara, fermenter, gären

Laba, vie, Leben

Sal, salles, Säle

 

Jahrel, année, Jährchen

Mahl, farine, Mehl

 

 

 

 

 

 

Baam, arbre, Baum

Kaas, fromage, Käse

laar, vide, leer

Paarla, paire, couple, Paar

 

/a/ clair et bref [a]

comme /a/ dans « pas ».

(D) Gast, invité

a

galte, valoir, compter, gelten

hall, clair, hell

Walt, monde, Welt

 

/a/ sombre, voilé et long [ɒ :] entre /a/et /o/ comparable à « an », mais sans nasalité.

 

 

à

 

 

 

 

 

 

.

 

àh

On emploie < àh >, quand le terme allemand correspondant s’écrit avec

< h > d’allongement de la voyelle précédente.

 

 

 

àà

On peut employer

 < àà > quand on estime que l’on doit sur-caractériser la longueur de la voyelle.  Il faudrait l’employer devant < ch > et dans quelques rares mots calqués sur l’allemand allemand

 

Àl, anguille, Aal

Sàl, salle, Saal

Hàgel, grêle, Hagel

làda, charger, laden,

Màga, estomac, Magen

Wàga, voiture, Wagen

 

 

àhne, deviner, ahnen

Hàhn, coq, Hahn

màhne, avertir, rappeler, mahnen

Wàhl, choix, Wahl

 

 

 

 

Bààm, arbre, Baum

Dàà, jour, Tag

Bààch, ruisseau, Bach

Pààr, paire, couple, Paar

e pààr, quelques, ein paar

Stààt, État, Staat

/a/ sombre et bref [ɒ], entre /a/ et /o/, comparable à « an », mais sans nasalité

(E) what, quoi

à

 

Kràch, bruit, Krach

Màcht, pouvoir, Macht

Schànd, honte, Schande

Wàld, forêt, Wald

 

/i/ fermé et long [i :]

comparable à /i/ dans « rire »

(D) Liebe, amour

(E) deal, affaire

i

 

 

 

 

ih

On emploie < ih >, quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >.

 

ii

On double < i > long devant

< ch >, pour éviter des confusions et en syllabe finale accentuée dans quelques rares exemples.

 

 

ie

Liste des principaux termes orthographiés

< ie > qui s’emploient avec /i/ fermé et long, notamment en Basse-Alsace.

 

Fir, feu, Feuer

lida, souffrir, leiden

riba, frotter, reiben

schise, tirer, schießen

si, être, sein

 

ihr, vous, ihr

Kih, vaches, Kühe

 

 

fliiche, voler, fliegen

d(e)rbii, auprès, dabei

Siida, soie, Seide

verbii, passé, vorbei

 

 

Bier, bière, Bier

lieb, gentil, lieb

nie, jamais, nie

Spiel, jeu, Spiel

Sie, elle, vous, Sie, sie

viel, beaucoup, viel

vier, quatre, vier

Ziel, but, objectif, Ziel

 

/i/ fermé et bref [i]

comme dans « lit »

(D) Fisimatenten, simagrées

(E) happy heureux

i

beditte, signifier, bedeuten

bissa, mordre, beißen

dinner, ton, dein(er)

hitt, aujourd’hui, heute

Lischt, liste, Liste

Litt, gens, Leute

Maidli, (jeune) fille, Mädchen

Winn, vin, Wein

 

/i/ très ouvert et long, [ɪː], proche de /é/

son inexistant en français ou en allemand

ì

Pour écrire < ì >

Sur PC, taper :

Alt 141 pour ì

Alt 222 pour Ì

 

ìh

On emploie < ìh >, quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >[53]

 

 

dìr, à toi, dir

mìr, nous, wir

, être, sein 

spìre, sentir, spüren

 

 

ìhr, vous, ihr 

fìhle, ressentir, fühlen

Mìhli, moulin, Mühle

/e/ long et fermé [e:]

(D) leben, vivre

ee

 

 

 

 

 

 

e

 

 

 

 

 

 

 eh

On emploie < eh >, quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >

heere, entendre, hören

Meewa, mouette, Möwe

meega, (bien) aimer, mögen

leesa, résoudre, lösen

scheen, beau, schön

See, lac, See

 

bewega, bouger, bewegen

gega, contre, gegen

jeder, chacun, jeder

lega, poser, coucher, legen

Red, discours, Rede

reda, parler, reden

 

Ehr, honneur, Ehre

geh, aller, gehen

weh, mal, weh

/i/ bref très ouvert proche de /é/ bref [e]

 

son inexistant en français et en allemand

ì

La correspondance de < ì > avec < i > ou

< ie > dans les termes allemands correspondants est frappante. 

 

Mais elle n’est pas systématique

 

 

 

 

On emploie au choix < ì > ou < é > pour les suffixes en < -lì > ou

< lé > des diminutifs fréquents en haut-alémanique.

 

 

Fìsch, poisson, Fisch

Kìnd, enfant, Kind

Wìnd, vent, Wind

Wìrt, aubergiste, Wirt

Zìwwel, oignon, Zwiebel

 

 

Glìck bonheur, Glück

Frìnd, ami, Freund

Fìnd, ennemi, Feind

vìllìcht, peut-être, vielleicht

 

Maidlì/Maidlé, jeune fille, Mädchen

Chatzlì/Chatzlé, chaton, Kätzchen

/e/ long et ouvert [Ɛ :]

 

(D)  wählen, voter

 

è / ä

 

Libre choix entre

< è > et < ä >

Exception :

wer, qui, wer

 

 

Emploi de < ä > pour l’auxiliaire au conditionnel

 

Emploi de 

 < ä > recommandé pour quelques « mots- calques » de l’allemand

 

 

èh / äh

 

On peut employer

< èh >, quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < eh >

 

 

On peut employer

< äh >

quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < äh >

 

 

èè / ää

 

 

 

 

kè/kä, aucun, kein

hèra/hära, entendre, hören

Mèwel/Mäwel meubles, Möbel

Rèd/Räd discours, Rede

 

ìch wär, je serais, ich wäre

 

 

 

 

Gläser, verres, Gläser

Gräser, herbes, Gräser

Militär, armée, Militär

 

 

lèhra/lähra, apprendre, lernen, lehren

Lèhrer/Lährer, professeur, Lehrer

sìch wèhra/währa se défendre, sich wehren

 

 

 

wähle, voter, wählen

Wähler, électeur, Wähler

nähre, nourrir, nähren

 

 

lèèr/läär, vide, leer

hèècher/häächer, plus haut, höher

 

/e/ très ouvert et long [æ:] comparable à « in » dans « vin », mais sans nasalité

 

(E) bad, mauvais

ë

dër, ce, cet, dieser

Mënung, avis, Meinung

Fëhler, erreur, Fehler

/e/ très ouvert et bref [æ] comparable à « in » dans « vin », mais sans nasalité

 

ë

dënne, ce, cet, diesen

/e/ ouvert et bref [Ɛ] comme dans « cher »

(D) Bett, lit

(E) bed, lit

e / ä

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

ä

Nous recommandons d’employer < ä > pour éviter des confusions entre des homonymes.

 

Nous préconisons l’emploi de < ä > pour l’auxiliaire hà(n) au conditionnel.

 

Nous conseillons d’utiliser < ä > pour de rares pluriels et formes dérivées présentant l’alternance vocalique < à - ä > et < o - ä >

 

 

Nous l’employons aussi pour quelques « mots-calque » de l’allemand

 

äb, si, ob

däs, ça, das

Bett, lit, Bett

Beck/Bäck, boulanger, Bäcker

elf, onze, elf

Fàhrgäscht, passagers, Fahrgäste 

Hewwel, gourdin, Hebel

Kelte, Celtes, Kelten

kenna, connaître, kennen

Metzger, boucher, Metzger

Wärter/Werter, mots, Wörter

zwelf/zwälf, douze, zwölf

 

 

känna, pouvoir, können

Kälte, (le) froid, Kälte

 

sìe hätt, elle aurait, sie hätte

 

 

Därfer, villages, Dörfer

Kälte, froid, Kälte

d längscht, la plus longue, die längste

kächle, mijoter, köcheln

 

Äpfel, pommes, Äpfel

März, mars, März

Märzagläckla, perce-neige, Schneeglöckchen

/e/ réduit [Ə] comme dans « largement »

(D) Gabe, don

(E) about, à propos

e

/e/ réduit ou caduc, atone ou très faiblement accentué.

 

 

Begrìff, concept, Begriff

begriffe, comprendre, begreifen

der, de, le, der

denoh, ensuite, danach

làche, rire, lachen

verruckt, fou, verrückt

e, un, ein

mer/me, on, man

 

/u/ fermé long [y :] comparable à /u/ dans « tube »

(D) Lüge mensonge

ü

 

 

 

üh

On emploie < üh > quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement.

 

üü

L’emploi de < üü > est laissé à la discrétion de tout un chacun

 

Bür, paysan, Bauer

düre, durer, dauern

Lüs, pou, Laus

süfer, propre, sauber 

 

Ühr, montre, Uhr

 

 

 

Büür, paysan, Bauer

düüre, durer, dauern

füül, paresseux, pourri, faul

Lüüs, pou, Laus

süüfer, propre, sauber 

 

/u/ fermé et bref [y] comme dans « bu »

(D) Brücke, pont

ü

Hüss, maison, Haus 

rüsche, bruire, rauschen

tüsche, échanger, tauschen

Phone intermédiaire entre /u/ [y] et /eu/ [Ø], bref ou long

 

ue

Bluem, fleur, Blume

Bue, garçon, Bube, Junge

guet, bien, bon, gut

Phone comparable à /e/ dans « eux », mais long : [Øː]

(F) eux

ö

Fröj, question, Frage

Phone comparable à /e/ dans « eux » : [Ø]

(F) eux

ö

Vöjjel, oiseau, Vogel

/œ/ bref [ɶ] ou long [ɶː] comparable à « un », mais sans nasalité

(D) Dörfer, villages

œ

Dœ, jour, journée, Tag

œ, aussi, auch

œnder, autre, andere 

/o/ long fermé [o :] ou ouvert [ᴐː] comparable à /o/ dans « dose »

(D) Hose, pantalon

o

 

 

 

 

oh

L’emploi de

< oh > est fortement recommandé quand la monophtongue du terme allemand correspondant s’écrit avec < h >.

 

 

oo

Devant < ch > qui correspond à deux consonnes, il est recommandé de doubler la voyelle pour signaler qu’elle est longue.

Exception :

Sproch, langue

 

Devant < sch > libre choix de doubler < o > ou non

 

Nous adoptons le calque de l’allemand dans un exemple

 

Nous distinguons losa, tirer au sort, de loosa, écouter, obéir

 

 

Hosa, pantalon, Hose

nowel, chic, nobel

Stros / Stroß, route, Straße

Vogel, oiseau, Vogel

 

 

 

hohl, creux, hohl

Ohr, oreille, Ohr

Rohr, tuyau, tube, Rohr

 

 

 

 

Frooch, question, Frage

nooch, près, nah

hooch, haut, hoch

Noochberslitt, voisins, Nachbarn

 

 

 

 

Oschtre/Ooschtre, Pâques,

 

 

Boot, bateau, Boot

loosa, écouter, obéir, horchen, gehorchen

/o/ bref d’aperture variable [o] comme dans « au »

(D) Oase, oasis

o

Koch, cuisinier, Koch

Loch, trou, Loch

noch, encore, noch

o, aussi, auch

/ou/ fermé et long [u:] comparable à /ou/ dans « fougue »

 

(D) Hut, chapeau

(E) loser, perdant

u

 

 

 

 

 

uh

L’emploi de < uh > est recommandé quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < h > d’allongement.

 

uu

Il est possible d’employer

 < uu > en syllabe ouverte.

Son emploi est fortement recommandé devant

< ch >

Blut, sang, Blut

gut, bon, bien, gut  

Gufa, épingle, Nadel

Hut, chapeau, Hut

Wut, colère, Wut

 

Huhn, poule, Huhn

Suhn, fils, Sohn

Stuhl, chaise, Stuhl

 

 

Buu, garçon, Bube

luuche, regarder, schauen

 

/ou/ très ouvert et long [Ʊ:] comparable à /on/ dans « honte », mais sans nasalité

 

ù, ùh

Blùt, sang, Blut

Brùder, frère, Bruder

Grùs, salutation, Gruß

Rùs, suie, Ruß

Strùh, paille, Stroh

Sùhn, fils, Sohn

Wùt, colère, Wut

/ou/ fermé et bref [u] comme dans « où »

(D) zuerst, d’abord,

 

u

 

 

 

 

dumm, stupide, dumm

Hund, chien, Hund

kurz, court, kurz

Sunna, soleil, Sonne

Wurscht, saucisse, Wurst

/ou/ très ouvert et bref [Ʊ] comparable à « on », mais sans nasalité.

 

ù

 

Variante :

u

dùmm, stupide, dumm

Hùnd, chien, Hund

kùrz, court, kurz

Sùnn, soleil, Sonne

Wùrscht, saucisse, Wurst

Les voyelles complexes ou diphtongues

Dans ce deuxième tableau figurent les diphtongues et des exemples en couleur qui correspondent aux réalisations en usage dans diverses aires linguistiques du Haut-Rhin et du Bas-Rhin.

Les exemples qui décrivent et illustrent au mieux les réalisations phoniques sont en français. La rubrique « références internationales » comporte, le cas échéant, des exemples en allemand et / ou en anglais. Précisons que la graphie ne prend pas en compte la durée variable des diphtongues.

Description du son avec des lettres de l’alphabet français

Entre crochets, la transcription phonétique en A.P.I.

Exemples en français

Références internationales

Deutsch (D)

English (E)

 

Lettres

 

Dialecte

Français

Allemand

/a/ vers /ou / d’aperture variable : [au]

(D) Haus, maison

(E) house, maison

au

Baum, arbre, Baum

Frau, femme, Frau

kaufe, acheter, kaufen

/a/ vers /i/ d’aperture variable : [ai]

(D) drei, trois

(E) by, chez

ei, ai

 

Nous proposons d’employer au choix soit

< ei > ou < ai > dans la quasi-totalité des cas.

Exception : Ei, œuf, Ei

 

 

 

 

Bein/Bain, jambe, Bein

Heimet/Haimet, pays natal, Heimat

Feischter/Faischter, fenêtre, Fenster

Freindin/Fraindin, amie, Freundin

Freid/Fraid, joie, Freude

kei/kai, aucun, kein

/a/ vers /i/ d’aperture variable : [ai]

(D) drei, trois

(E) by, chez

ai

 

Nous conseillons d’employer exclusivement

< ai > pour écrire Maidla, Maidel, (jeune) fille, et dans les formes dérivées de termes en

< a, aa, à, au, àui, aui,

äu >

 

Nous employons < ai > pour quelques rares « mots-calque » de l’allemand orthographiés < ai >.

 

Nous recommandons fortement d’employer

< ai > pour éviter des confusions entre des homonymes comme Hai, requin et Hei, foin

 

 

 

Maidla, jeune fille, Mädchen

mìr hai, nous avons, wir haben

mìr wai, nous voulons, wir wollen

 

 

 

 

Baim, arbres, Bäume

Kaifer, acheteur, Käufer

Traim, rêves, Träume

traima, rêver, träumen

 

 

Mai, mai, Mai

Kaiser, empereur, Kaiser

Laib, miche, Laib

Waisekìnd, orphelin, Waisenkind

 

Haifìsch, requin, Haifisch

/en/ vers /i/ d’aperture variable : [ɒi]

 

 

àui / ài

 

Les deux orthographes sont valables, mais nous conseillons d’écrire

< àui > quand, en allemand, le terme correspondant s’écrit avec < au >

 

 

àui/ài, aussi, auch

Bàuim/Bàim, arbre, Baum

Fràui/Frài, femme, Frau

Hàuia/Hàia, houe, Haue, Hacke

kàuifa/kàifa, acheter, kaufen

Ràuim/Ràim, espace, Raum

tàuisig/tàisig, mille, tausend

/en/ vers /i/ d’aperture variable : [ɒi]

 

ài

 

Nous employons < ài > dans tous les autres cas de figure

 

 

Hài, foin, Heu

Màidel, jeune fille, Mädchen

rài(h), cru, roh

Rhàin, Rhin, Rhein

Strài(h), paille, Stroh

 

/o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi]

 

aui / oi

 

Les deux orthographes sont valables, mais Nous conseillons d’employer < aui >

quand le terme correspondant en allemand, s’écrit avec

 < au >

 

 

 

aui/oi, aussi, auch

Bauim/Boim arbre, Baum

Fraui/Froi, femme, Frau

kauifa/koifa, acheter, kaufen

tauisig/toisig, mille, tausend

/o/ d’aperture variable vers /i/ d’aperture variable : [oi]

 

oi

 

Nous écrivons < oi > dans tous les autres cas de figure

 

 

gschroie, crié, geschrien

Hoi, foin, Heu

roi(h), cru, roh

Roi(h)m, crème, Rahm

Stroi(h), paille, Stroh

 

/ e/ fermé vers /i/ d’aperture variable : [ei]

 

 

 

éi

dréi, trois, drei

fréi, libre, frei

kéia, tomber, fallen

Schréi, cri, Schrei

/e/ ouvert vers

/i/ d’aperture variable : [ɛi]

 

èi

ar hèig, il aurait, er hätte

Sèi, cochons, Säue

sèig!, sois! sei!

/e/ très ouvert, proche du français « in » mais sans nasalité, vers /i/ d’aperture variable [æi]

 

ëi / äi

 

Nous proposons d’employer au choix

< ëi > ou < äi > dans la quasi-totalité des cas.

 

 

fëischter / fäischter, sombre, finster

fëif / fäif, cinq, fünf

Hëimet / Häimet, pays natal, Heimet

Mëinùng / Mäinùng, opinion, Meinung

/e/ très ouvert, proche du français « in » mais sans nasalité, vers /i/ d’aperture variable [æi]

 

äi

 

Nous conseillons d’employer < äi > pour les formes apparentées ou dérivées de termes en

< au, àui, aui, äu >

 

 

Mäidla, (jeune) fille, Mädchen

Käifer, acheteur, Käufer

Träim, rêves, Träume

/e/ comparable

à « eux » de durée variable vers /i/ d’aperture variable : [Øi]

 

 

öi

blöi, bleu, blau

döisisch, mille, tausend

gröi, gris, gris

röi(h), cru, roh

/œ/ vers /u/ d’aperture variable : [œy]

ou

/œ/ vers /i/ d’aperture variable

comparable à « œil » :

[œi]

(D) Häuser, maisons

äu / eu

 

Nous proposons d’écrire < äu > dans presque tous les cas de figure.

 

 

 

 

Mais nous recommandons d’écrire  < eu > et non pas < äu > pour quelques termes calqués sur l’allemand

Bäum, arbre, Baum

bläu, bleu, blau

däusig, mille, tausend

Fräu, femme, Frau

läufa, marcher, laufen, gehen

räui(h), cru, roh

Sundgäu, Sundgau

 

Beleuchtung, éclairage, Beleuchtung

beleuchta, éclairer, beleuchten

leuchte, briller, leuchten

Leuchttùrm, phare, Leuchtturm

verseucha, polluer, verseuchen

keusch, chaste, keusch

/i/ fermé vers /e/ réduit : [iə]

 

 

 

 

 

ie

Exceptions : sie, elle, ils, elles, Spiel, jeu, et viel, prononcés avec /i/ fermé et long :

[siː], [ʃpiːl], [fiːl].

 

Bier, bière, Bier

Demokràtie, démocraties, Demokratien

die, cette, ces, diese

lieb, gentil, lieb

Lied, chanson, Lied

nie, jamais, nie

Theorie, théories, Theorien

wie, comme, wie

/i/ fermé vers /a/ [ia] comme /ia/ dans « fiable » : [ia]

 

 

 

Biar, bière, Bier

Demokràtia, démocraties, Demokratien

dia, cette, ces, diese

liab, gentil, lieb

Liader, chansons, Lieder

nia, jamais, nie

Theoria, théories, Theorien

wia, comme, wie

/i/fermé vers /e/ ouvert: [iɛ]

 

lièb, gentil, lieb

/i/ très ouvert vers /e/ réduit : [ɪə]

 

 

ìe

 

Hormis pour Sìe, vous, sìe [sɪː], elle, ils, elles, Spìel [ʃpɪːl], jeu, et vìel, [fɪ :l] ou [fɪl], réalisés avec /i/ très ouvert, long ou bref,

< ìe > est toujours la diphtongue [ɪə]

 

 

grìese/grìeße, saluer, grüßen

lìeb, gentil, lieb

Lìechtùng, clairière, Lichtung

Lìedel, chansonnette, Liedchen

/u/ fermé vers /e/ réduit : [yə]

 

 

üe

Büe, garçon, Junge

Brüeder, frère, Bruder

güet, bon, bien, gut

Hüet, chapeau, Hut

Wüet, colère, Wut

/u/ fermé vers /a/ :

[ya]

 

 

üa

Büa, garçon, Bube

Brüader, frère, Bruder

güat, bon, bien, gut

Hüat, chapeau, Hut

Wüat, colère, Wut

/ou / fermé vers /i/ [ui]

(D) pfui (interj)

ui

Ruina, ruines, Ruinen

/ou/ très ouvert vers /i/ d’aperture variable

 

ùi

Bùi, bâtiment, Bau

bùia, construire, bauen

nùi, neuf, nouveau, neu

Sùi, cochon, Sau

La semi-consonne < j >

j/ [j] « iode » 

 

(D) Ja

(E) yes

j

est en général le résultat d’un relâchement articulatoire /g/ - /j/ appelé « palatalisation » :

WagWaj, chemin

JagerJajer, chasseur

nàganàje, ronger

 

 

Nous l’employons aussi pour éviter des graphies disgracieuses comme nèii, nouveaux

y

 

L’emploi de « y » est limité à quelques emprunts.

 

fröje, demander, fragen

Gejjner, adversaire, Gegner

gejje, contre, gegen,

Jajer, chasseur, Jäger

Kia(h)j, vaches, Kühe

Làj, situation, Lage

Mìhj, peine, Mühe

 

nèiji, nouveaux, neue

 

 

Yàcht

Yoga

Systèm

 

Les consonnes

 

Un mot sur la transcription des sons / p – b / ; / t – d / 

ORTHAL cherche à trouver le bon équilibre entre une orthographe fidèle à la prononciation de tout un chacun et une bonne lisibilité. En cas de doute, nous privilégions la proximité avec l’allemand standard, seule référence possible et nous préférons écrire :

Pilot, pilote, Pilot, Tànte tante, Tante, de préférence à « Bilod » ou « Dànde ».

La proximité avec l’allemand facilite, en général, la compréhension immédiate. C’est notamment le cas pour des élèves germanistes ou germanophones en classe bilingue français-allemand.

Mais nous sommes conscients que c’est une difficulté non négligeable pour les apprenants qui n’ont pas de prérequis en allemand, car les parlers alsaciens ne distinguent pas nettement [p] et [b] ou [t] et [d]. En général, les réalisations phoniques des bilabiales et des dentales sont des occlusives faibles sourdes et plus proches de [b] et [d] que de [p] et de [t]

En revanche, l’opposition de force est plus marquée entre les occlusives vélaires < g > et < k > : Gùnscht, bienveillance, faveur, Kùnscht, art.

Quand les termes alsaciens n’ont pas leur équivalent en « Hochdeutsch », il n’y pas à hésiter. L’orthographe doit refléter la prononciation et nous écrivons :

Bolle, boule, Kugel # Pole, Pologne, Polen ; bollig, grumeleux, klumpig ; Dubel/Doddel, imbécile, Trottel ;  Doba, patte, Pfoten ; doidla, tituber, schwanken.

On peut également privilégier la prononciation et employer < b > et < d >, même si le terme allemand correspondant s’écrit avec < p > ou < t > :

widderscht , plus loin, weiter ; Sunndig, Sunndàà, dimanche, Sonntag; Dàà, Dàj, jour, Tag  

Il convient cependant de veiller à ce qu’il n’y ait de risque de confusion avec un homonyme comme dans redde, parler et rette, sauver.  

Dans ce quatrième tableau figurent les consonnes et des exemples qui correspondent aux principales réalisations en usage dans diverses aires linguistiques du Haut-Rhin et du Bas-Rhin. Les exemples qui illustrent au plus près les réalisations phoniques sont en français. La rubrique « références internationales » comporte, le cas échéant, des exemples en allemand et / ou en anglais.

Description du son avec des lettres de l’alphabet français

Entre crochets, la transcription phonétique en A.P.I.

Exemples en français

Références internationales

Deutsch (D)

English (E)

 

Lettres

 

Dialecte

Français

Allemand

 

/p/ [p] comparable à /p/ dans « point »

(D) Punkt, point

(E) point, point

p, pp

 

Päckel, paquet, Päckchen

tàppa, avancer à tâtons, tappen

/ b / [b] comparable à /b/ dans « banque »

(D) Bank, banque

(E) bank, banque

b, bb

Bäckel , pommette, Bäckchen

Schrubber, balai-brosse, Schrubber

/t/ [t] comparable à /t/ dans « table »

(D) Tisch, table

(E) table, table

t, tt

rette, sauver, retten

Trìtt, coup de pied, Tritt

/d/ [t] comparable à /d/ dans « démon »

(D) Dämon, démon

(E) demon, démon

d, dd

Doddel , imbécile Trottel 

Drìtt, troisième, Dritte

redde, parler, reden

/pf/ [pf]

Ce son n’existe pas en français.

(D) Pfeife, pipe

pf

 

Pfaffer poivre, Pfeffer

pfiffa, siffler, pfeifen

rupfe, plumer, rupfen

Zopf, natte, Zopf

/ts/ [ts] « tsigane »

(D)  Zeit, temps

z, tz

Nous employons < z > au début du mot et derrière une voyelle longue et derrière une diphtongue.

 

Nous écrivons < tz > derrière une voyelle brève.

 

Heizung, chauffage, Heizung

Schwiz, Suisse, Schweiz

Zittung,  journal, Zeitung

 

Kritzung, intersection, Kreuzung

Schwitz, Suisse, Schweiz

Wìtz, blague, Witz

/k/ [k] « cas »

(D) Kuss, baiser

(E) kiss, baiser

k, ck,

Nous employons < k > au début du mot, derrière une voyelle longue et une diphtongue ; < ck > derrière une voyelle brève.

 

 

c, kk

Les emplois de < c > et de < kk > se limitent à quelques emprunts.

 

Kìnschtler, artiste, Künstler

Hoka, crochet, Haken

heikel, délicat, épineux, heikel

hocka,  être accroupi, hocken 

Schock, choc, Schock

 

Computer ordinateur, Computer

Mokka, moka, Mokka

/g/ [g] « gars »

(D) gut, bon

(E) good, bon

g, gg

Nous employons < g > au début du mot et derrière une voyelle longue et une diphtongue.

 

 

Nous écrivons < gg > derrière une voyelle brève.

 

 

Gàss, rue, ruelle, Gasse

zeiga, montrer, zeigen

Zug, train, Zug

Feiglìng, lâche, Feigling

 

Dùrrichzùgg, courant d’air, Durchzug

« Ach-Laut » /ch/ [x]

(D) Dach, toit

ch

Nous employons < ch > quand le son racle la gorge.

 

Bàch, rivière, Bach

Chìng, enfant Kind

Chuchi, cuisine, Küche

Kràch, bruit, Krach

verlocha, enterrer, vergraben

« Ich-Laut »

/ch/ [ç]

(D) ich, je

ch

La palatale postérieure dont le lieu d’articulation est situé devant la vélaire Ach-Laut est caractéristique de la prononciation de mots allemands comme ich möchte, j’aimerais, leicht, léger, feucht, humide, Dächer, toits, Becher, gobelet, Küche, cuisine, est réalisé dans des aires linguistiques dans le nord de l’Alsace.

 

 

ich, je, ich

Kiche, cuisine, Küche

licht, facile, leicht

Lécher, trous, Löcher

/r/ [r]« roue »

(D) rot, rouge

(E) red, rouge

r, rr

Nous employons < r > quand le son évoque nos petites colères : « rrr ».

 

Bàrt, barbe, Bart

dìrr, sec, dürr

Ràuich, fumée, Rauch

verlore, perdu verloren

/ng/ [ŋ]

« parking »

(D) Ding, chose

(E) ring, ring

ng

Hüssgàng, couloir, Flur

gsùnge, chanté, gesungen

làng, long, lang

/ngk/ [ŋk]

(D) krank, malade

nk

Nous employons < nk > quand nous prononçons [k] à la suite de [ŋ].

 

dànkbàr, reconnaissant, dankbar

gsùnke, sombré, gesunken

schanka, offrir, schenken

/ks/ [ks] « axe »

 

(D) Fuchs, renard

(E) fox, renard

 

gs, ks, x, chs  

 

Gsùndheit, santé, Gesundheit

lìnks, gauche, links

Sex, sexe, Sex

sechs, six, sechs

/gsch/ : [gʃ ]

 

Nous proposons au choix :

gsch / chsch

heegschtens/heechschtens, au maximum, höchstens

naagschtens/naachschtens, prochainement, nächstens

/kv/ [kv] « quetsche »

(D) Quelle, source

(E) queen, reine

qu

Quàl, supplice, Qual

Quàlität, qualité, Qualität

Quatsch, quetsche, Zwetschge

Quàtsch, bêtises, Quatsch

/schp/ [ʃp] comme /sch/ dans « schéma » et /p/

 

(D)  Spiel, jeu

sp

À l’instar de l’allemand, nous employons < sp > pour le son /schp/ au début du mot ou du radical, pour éviter une graphie lourde.

Attention à la coupure syllabique des verbes à particule séparable et à la coupure entre le déterminant et le déterminé des mots composés. Contrairement à l’allemand, nous ne triplons pas les consonnes.

 

 

 

 

schp

Nous employons

< schp > au milieu ou à la fin du mot, quand la prononciation dialectale est différente de celle des termes allemands correspondants prononcés /sp/ comme dans « spam ».

 

Ànspànnung, tension, Anspannung

Lùschtspìel, comédie, Lustspiel

spot, tard, spät

Sproch, langue, Sprache

Sprìtz, piqûre, Spritze

verspreche, promettre, versprechen

 

 

üsspànne, se détendren ausspannen

üssprache, prononcer, aussprechen

Üssproch, prononciation, Aussprache

 

Kaschperla, guignol, Kasperle,

Knoschpa, bourgeons, Knospen

Waschp, guêpe, Wespe

/scht/[ʃt] comme dans « chtimi »

 

(D) Stunde, heure

st

 

À l’instar de l’allemand, nous employons < st > pour le son /scht/ au début du mot, pour éviter une graphie inesthétique. Soyons attentifs à la coupure syllabique des verbes à particule et à la coupure entre le déterminant et le déterminé des mots composés.

 

scht

Nous employons

< scht > au milieu ou à la fin du mot, quand la prononciation dialectale est différente de celle des termes allemands correspondants prononcés /st/comme dans « stade ».

 

 

Bàchstein, brique, Backstein

Lahnstüehl, fauteuil, Lehnstuhl

Stàdt, ville, Stadt

stolz, fier, stolz

ùfsteh, se lever, aufstehen

 

 

 

koschte, coûter, kosten

Luscht, envie, Lust

Poscht, courrier, Post

treeschte, consoler, trösten

/f/ [f] « fou »

 

(D) Vater, père

(D) für, pour

(E) father, père

v, f

L’emploi de < v > et de < f > se fait en référence à l’orthographe des termes allemands correspondants.

 

fùrtfàhre, partir, fortfahren

Fleisch, viande, Fleisch

Vàtter, père, Vater

vorfàhre, avancer, vorfahren

Volk, peuple, Volk

/s/ [s] « sur »

 

(D) Busse, autocars

(D) Buße, amende

(E) sale, vente

ss, s, ß

 

Les voyelles brèves sont suivies de

< ss >.

 

ORTHAL propose deux graphies au choix pour

l’emploi de /s/ sourd derrière les voyelles longues et les diphtongues : soit < s > ou < ß > quand le terme allemand correspondant s’écrit avec < ß >.

 

 

Dans les autres cas de figure, < s > est la règle

 

 

Hàss, haine, Hass

Ràss, race, Rasse

Ross, cheval, Ross, Pferd

wìsse, savoir, wissen

 

 

Stros /Stroß, route, Straße

gros/groß/, grand, groß

Geis/Geiß, chèvre, Geis

hëise/hëiße, s’appeler, heißen

 

 

Gràs, herbe, Gras

Ros, rose, Rose

Basa, balai, Besen

Laser, lecteur, Leser

reise, voyager, reisen

/h/ aspiré [h] « hé » et muet

 

(D) Haus, maison

(E) house, maison

h

Nous employons /h / aspiré au début du mot et /h/ muet uniquement pour signaler les voyelles longues (monophtongues) quand c’est également le cas pour les termes allemands correspondants.

(cf. Annexe)

 

Libre choix d’employer ou non

< h > muet derrière une diphtongue quand le terme correspondant en allemand s’écrit avec

< h >

 

 

 

 

 

 

 

L’emploi de < h > est cependant fortement recommandé pour quelques termes

 

 

Herr, monsieur, Herr

Hìtz, chaleur, Hitze

hol, va chercher, hol

hohl, creux, hohl

Hehla, grotte ; Höhle

Wàhl, choix, Wahl

Wohnung, appartement, Wohnung

 

 

 

fiere/fiehre, conduire, guider, führen

Fiarung/Fiahrung, visite guidée, Führung

Friejohr/Friehjohr, printemps, Frühling

Küej/Küehj, vache, Kuh

Roim/Roihm, crème, Rahm

Stroi/Stroih, paille, Stroh

 

 

Reih, rangée, Reihe

Wèiher, étang, Weiher

Wiehnachte, Wiahnachta, Noël, Weihnachten

 

 

En résumé 

Les améliorations apportées à ORTHAL sont des précisions et des clarifications qui sont la conséquence de réflexions approfondies.
La philosophie d’ORTHAL est de permettre à tout un chacun d’écrire l’alsacien selon sa propre prononciation, ce qui n’exclut pas le fait d’aller puiser son inspiration dans des aires linguistiques différentes, selon ses besoins ou ses envies.
Le souci d’offrir à l’utilisateur une bonne marge de manœuvre est matérialisé par les choix orthographiques résumés dans les deux tableaux qui suivent.

Cette souplesse sera également utile pour évaluer la production écrite dans le cadre de DCL alsacien.

Synopsis des choix orthographiques de la méthode ORTHAL

Rappel des choix orthographiques, résumés dans les tableaux A et B

Tableau A

Tableau B

< s >

< ß >

fliese/fliasa

gros

heise, heisa

Stros

Strosburg, Strosbùrri(g)

fließe/fliaßa, couler

groß, grand

heiße, heißa, s’appeler

Stroß, rue

Stroßburg, Stroßbùrri(g)

 

Utilisation de < p, b > et < t, d > en référence aux termes allemands correspondants

Utilisation généralisée de < b, d >, sauf en cas de confusions potentielles

Pàppa/Pàppe

àpàssa/ànpàsse

Pàppadeckel/Pàppedeckel

Müater/Müeter/Mueter

Vàtter

sìe sott

mìr wotta/wotte

 

Packla, Päckel

Backla, Bäckel

retta/retta

redda/redde

Bàbba/Bàbbe, papa, Vati

àbàssa/ànbàsse, adapter, anpassen

Bàbbadeckel/Bàbbedeckel, carton, Pappdeckel

Müader/Müeder/Mueder, mère, Mutter

Vàdder, père, Vater

sìe sodd, elle devrait, sie sollte

mìr wodda/wodda, nous voudrions, wir möchten

mais :

Packla, Päckel, paquet, Päckchen

Backla, Bäckel, joue, Backen

retta/rette, sauver, retten

redda/redde, parler, reden

 

< ì >

< e >

fìr

derfìr/defìr

 

fer, pour

drfer/d’rfer/defer, pour cela

/e/ réduit en toutes lettres

/e/ réduit non écrit

mer

der

dernoh

 

mr/m’r, on

dr/d’r, le

drnoh/d’rnoh, ensuite

Emploi de < è, èè, èh > pour le phone  /e/ ouvert et long en référence aux termes allemands écrits avec < e >. Emploi de < ä > dans les autres cas de figure.

Emploi de < ä, äh, ää > pour le phone /e/ ouvert et long

dans tous cas de figure.

hèra

rèda

Lèhrer

lèhra

lèèra

 

häächer

ghära

Täter

Wähler

sìe wär

hära, entendre, hören

räda, parler, reden

Lährer, professeeur, Lehrer

lähra, apprendre, enseigner, lernen, lehren

läära, vider, leeren

 

häächer, plus haut, höher

ghära, appartenir, gehören

Täter, criminel, Täter

Wähler, électeur, Wähler

sìe wär, elle serait, sie wäre

 

Formes agglomérées

Formes non agglomérées

àb ìns Bett

ìma/ìme Bett

àb ìn s Bett, allez, au lit

ì ma/ì me, ìm a/ìm e Bett, dans un lit

Diminutifs en haut-alémanique

Diminutifs en haut-alémanique

Biablì

Maidlì

Biablé, petit garçon

Maidlé, (jeune) fille

Emploi de l’apostrophe limité au signalement d’une élision

Emploi libre de l’apostrophe

d Sproch

s Elsàss

’s rajt

m’r (mìr)

mer/mr

d’Sproch, la langue

s’Elsàss

s’rajt, il pleut

m’r, à moi

m’r, on

Doublement de la voyelle longue réservé au phone /e/ fermé et long et en cas d’ambiguïté.

Exceptions : hoch, Sproch, Oschtre/ Oschtra

 

Doublement de la voyelle longue laissé à la discrétion de tout un chacun

 

hoch

Sproch

Oschtre/Oschtra

Bu

Bür

Fir

Widabàuim/Widebaum

meega

scheen

teete/teeta

nooch

Noochber

 

hooch, haut

Sprooch, langue

Ooschtre/Ooschtra, Pâques

Dàà, jour

Buu, garçon

Büür, paysan

Fiir, feu

sìì, être

Wiidabàuim/Wiidebaum, saule, Weide

meega, bien aimer, désirer, mögen

scheen, beau, schön

teete/teeta, tuer, töten

nooch, près, nah

Noochber, voisin, Nachbar

< gscht >

< chscht >

 

heegschtens

naagschtens

d naagscht

heechschtens, au maximum, tout au plus

naachschtens, prochainement

d nachscht, la prochaine

 

On n’emploie pas < h > d’allongement après diphtongue

 

Emploi du < h > d’allongement après diphtongue, calque de l’allemand

fiere, fìere, fiara

Friejohr, Friajohr, Frèijohr

Küej, Küaj

Roim

Stroi

 

fiehre, fìehre, fiahra, conduire, guider, führen, fahren

Friehjohr, Friahjohr, Frèihjohr, printemps, Frühjahr

Küehj, Küahj, vache, Kuh

Roihm, crème, Rahm

Stroih, paille, Stroh

Transcription par < ei > de la diphtongue [ai], sauf pour quelques termes calqués sur l’allemand

Transcription par < ai > de la diphtongue [ai] dans tous les cas de figure

Feischter,

Freid,

Heimet,

Meischter

Weisheit

Mais :

Hai, Haifìsch

Laib

Mai

Kaiser

Waisakìnd

 

Faischter, fenêtre

Fraid, joie

Haimet, pays natal

Maischter, maître

Waishait, sagesse, Weisheit

 

Hai, Haifìsch, requin

Laib, miche

Mai

Kaiser

Waisakìnd, orphelin, Waisenkind

 

Transcription de la diphtongue [æi]

par < ëi > pour les mots correspondant à des termes allemands comportant la diphtongue < ei > ou < eu >, et par < äi > dans les autres cas de figure

Transcription par < ëi > de la diphtongue [æi]

dans tous les cas de figure.

 

Dëifel

Frëid

Hëimet

Mëischter

 

fäischter

fäif

Mäidla

Träim

 

Dëifel, diable, Teufel

Frëid, joie, Freude

Hëimet, pays natal, Heimat

Mëischter, maître, Meister

 

fëischter, sombre, finster

fëif, cinq, fünf

Mëidla, (jeune) fille, Mädchen

Trëim, rêves, Träume

 

Transcription par < äu > de la diphtongue [ɶy], sauf pour quelques mots calqués sur l’allemand

Transcription par < äu > de la diphtongue [ɶy] dans tous les cas de figure

Fräu

Läuch

läufa

Sundgäu

 

beleuchta

Beleuchtung 

Beuta,

üsbeute

verseucha 

keusch

Fräu, femme

Läuch, poireau

läufa, marcher

Sundgäu, Sundgau

 

beläuchta, éclairer, illuminer, beleuchten

Beläuchtung, éclairage, Beleuchtung

Bäuta, proie, Beute

üsbäute, exploiter, ausbeuten

versäucha, polluer, verseuchen

käusch, chaste, keusch

 

 

Transcription par < aui > de la diphtongue [oi], en référence aux termes allemands comportant < au >. Transcription par < oi > dans les autres cas de figure

Transcription par < oi > de la diphtongue [oi] dans tous les cas de figure

aui

Bauim

Fraui

Kauifmànn

Lauich

Pauis

Saui

Sauim

Trauim

 

Roi(h)m

roi(h)

Stroi(h)

oi, aussi, auch

Boim, arbre, Baum

Froi, femme, Frau

Koifmànn, commerçant, Kaufmann

Loich, poireau, Lauch

Pois, pause, Pause

Soi, cochon, Sau

Soim, ourlet, Saum

Troim, rêve, Traum

 

Roi(h)m, crème, Rahm

roi(h), cru, roh

Stroi(h), paille, Stroh

Transcription par < àui > de la diphtongue [ɒi] en référence aux termes allemands comportant < au >. Transcription par < ài > dans les autres cas de figure

Transcription par < ài > de la diphtongue [ɒi] dans tous les cas de figure

 

àui

Bàuim

Fràui

Kàuifmànn

Làuich

Pàuis

Sàui

Sàuim

Tràuim

 

Ràim

rài(h)

Strài(h)

 

ài, aussi, auch

Bàim, arbre, Baum

Frài, femme, Frau

Kàifmànn, commerçant, Kaufmann

Làich, poireau, Lauch

Pàis, pause, Pause

Sài, cochon, Sau

Sàim, ourlet, Saum

Tràim, rêve, Traum

 

Ràim, crème, Rahm

rài(h), cru, roh

Strài(h), paille, Stroh

 

Distinction de /u/ fermé noté < u > et de /u/ très ouvert noté < ù >

Pas de distinction entre /u/ fermé et /u/ très ouvert

ànrufe

Dusch

dùmm

kùrz

Putsch

rufe

ànrufe, téléphoner

Dusch, douche

dumm, stupide

kurz, court, bref

Putsch, putsch, Putsch

rufe, appeler

Annexe

Liste alphabétique des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle (monophtongue) précédente. 

Pour éviter une surcharge inutile, nous nous limitons à deux variantes, une pour le département 68 et une autre pour le 67.
Nous présentons une liste alphabétique des termes alsaciens usuels orthographiés avec < h > d’allongement qui signale la voyelle longue précédente (monophtongue), à l’instar de l’allemand.
En revanche, pour faciliter la tâche aux personnes sans prérequis en allemand, cette « règle » ne sera pas appliquée aux diphtongues.

  • L’ordre alphabétique est strict et ne tient pas compte des différents timbres des voyelles orthographiées < a >, < à >, < i >, < ì >, < e >, < ä >, < u >, < ü >.
  • Les termes de référence[54] sont en gras, le genre du nom indiqué par m. pour masculin, f. pour féminin, nt. pour neutre. Le pluriel est signalé entre parenthèses, soit par un simple tiret s’il est invariable, Wohrsàjere (-), voyante, par un tiret et la lettre < e > ou < a > si le radical du nom ne change pas, Lahn (-e/-a), soit par la forme partielle, si un élément du mot change, Wohnblock (-bläck), immeuble. La forme complète est indiquée dans tous les autres cas de figure, Zàhn (Zahn, Zehn), dent.
  • Si le terme n’existe qu’au pluriel, nous le signalons par (pl.), s’il n’existe qu’au singulier par (sing.)
  • L’adjectif et le verbe substantivés sont signalés par adj. subst. et v. subst.
  • Les abréviations vt., vi. et vpr.  signalent les verbes transitifs, intransitifs et pronominaux.
  • Les abréviations : adj., adj. dém., adj. poss., adj. subst., et adv. renvoient respectivement à adjectif, adjectif démonstratif, adjectif possessif, adjectif substantivé, et adverbe.
  • La forme de l’adjectif substantivé est celle employée avec l’article indéfini, e ou a, le pluriel est la forme employée sans article. (déclinaison forte de l’adjectif)
  • Les abréviations pr. réfl., pr. pers, pr. dém., pr. indéf. ainsi que interj. renvoient à pronom réfléchi, pronom personnel, pronom démonstratif, pronom indéfini et interjection.
  • Les variations géolinguistiques sont séparées par une virgule et en caractères gras. Les traductions en français et en allemand sont séparées par point-virgule. Les termes dérivés ou synonymes en gras sont signalés, le cas échéant, par une flèche.
  • Le trait vertical entre la particule et la racine du verbe indique qu’il s’agit d’un verbe à particule séparable.

 

àn|flehe, à|fleha vt. (à(n)gfleht) ; supplier, implorer ; anflehen

làhm adj. ; paralysé(e) ; lahm

àn|lehre, à|lehra vt. (à(n)glehrt ; former ; anlehren

lehre

Làhm m. (-e) ; le paralytique, le paralysé ; der Lahme

Àhn m. (-e) ; ancêtre ; Ahn

Làhmàrsch m. (-arsch) ; lambin, mollasson; Lahmarsch

àhne, àhna vt. (gàhnt) ; pressentir ; ahnen

làhmàrschig adj. nonchalant ; lahmarschig

ahnle, ahnla vi. (gahnelt) ; ressembler ; ähneln

lahme vt. (glahmt, glähmt) ; paralyser ; lähmen

Àhneforschùng, Ahnaforschungf. (-e/-a) , généalogie ; Ahnenforschung

Lahmùng, Lähmung f. (-e/-a) ; paralysie ; Lähmung

Àhnung f. (sing.), Àhnig, idée vague, intuition ; Ahnung

Lahn f. (-e / -a) ; accoudoir ; Armlehne

àhnungslos adj. ; inconscient ; adv. sans se douter de rien ; ahnungslos

Lahnstüel, Lahnstüal m. (-stiel, stial) ; fauteuil ; Lehnstuhl

Àhnungsloser adj. subst. m (Àhnungslosi) ; personne qui ne se doute de rien ; Ahnungsloser

lehne, lehna (glehnt) ; prêter, emprunter ; (aus)leihen

Àhnùngslosigkeit, Àhnungslosigkeit f. (sing.) ; ignorance, Ahnungslosigkeit

Lehnwort nt. (-wärter) ; mot d’emprunt ; Lehnwort

Àhr f. (-e) ; épi ; Ähre

Lehr f. (-e/-a) ; précepte, avertissement, morale (fable) ; Lehre

Bàhn f. (-e) ; (-a) ; passage, couloir, piste, orbite, Bahn, Umlaufbahn → Isebàhn ; Isabàhn, chemin de fer ; Eisenbahn

Lehrbüe, Lehrbüa m. (-büewe, -büawa) ; apprenti ; Lehrling, Azubi

Bàhnbracher m. (-) ; pionnier ; Bahnbrecher

Lehrbüech, Lehrbüach nt. (-biecher, -biacher); manuel (scolaire) ; Lehrbuch

Bàhndàmm m. (sing.) ; remblai ; Bahndamm

lehre, lehra vt. (glehrt) ; apprendre, enseigner; lernen, lehren

bàhne, bàhna vt. (gebàhnt) ; déneiger ; vom Schnee freiräumen

Lehrer, Lèhrer m. (-) ; enseignant, professeur ; Lehrer

Bàhngleis nt. (-e/-a) ; voie, rail ; Bahngleis

Lehrere, Lehrera f. (-) ; enseignante, professeure ; Lehrerin

Bàhnhoff m.(-häff) ; gare ; Bahnhof

Lehrerzìmmer nt. (-) ; salle des professeurs ; Lehrerzimmer

Bàhnìwwergàng m. (-ìwwergang), Bàhnìbergàng m. (-ìbergang) ; passerelle ; Bahnübergang

Lehrjohr nt. (-e) ; année d’apprentissage ; Lehrjahr

Bàhnschlìtte, m. (-) ; chasse-neige ; Schneepflug

Lehrpersonàl nt. (sing) ; personnel enseignant ; Lehrpersonal

Bàhr f. (-e) Tràgbàhr f. (-e / -a) ; civière ; Tragbahre

Lehrplàn m. (-plan) ; programme d‘enseignement ; Lehrplan

Blüemekehl, Blüamkehl m. (sing.) ; chou-fleur ; Blumenkohl

Lehrsàl m. (-sal) ; salle de cours ; Lehrsaal

Dàhlie f. (-), Dàhlià (-) ; dahlia ; Dahlie

Lohn m. (Lehn) ; salaire ; Lohn

dehnbàr adj. ; adv. ; extensible ; dehnbar

lohne vpr. (glohnt) ; être profitable, valoir la peine ; sich lohnen

dehne vpr. (gedehnt) ; dehna (dehnt) ; se dilater, s’étendre ; sich dehnen

Lohnkoschte, Lohnkoschta pl. ; charges salariales ; Lohnkosten

Dehnungs-h nt. (sing.) ; < h > graphique d’allongement de la voyelle précédente ; Dehnungs -h

Lohnstir f. (-e/-a) ; impôt sur le revenu ; Lohnsteuer

Dehnungszeiche nt. (-) ; lettre rendant compte de la longueur de la voyelle précédente ; Dehnungszeichen

Lohnzettel m. (-) ; fiche de paye ; Lohnzettel

Eh f. (-e/-a) ; mariage, union conjugale ; Ehe

Mahl f. (sing.) ; farine ; Mehl

Ehfràui, Ehfraui f. (-e/-a) ; épouse ; Ehefrau

màhle, màhla vt. (gmàhle, gmàhla) ; moudre ; mahlen

Ehmànn m (-manner) ; mari, époux ; Gatte

mahlig adj. ; farineux ; mehlig

ehmolig, ehmàligadj. ; ancien ; ehemalig

Mahlsàck m. (-säck) ; sac de farine ; Mehlsack

Ehepaarel, Ehepaarla nt. (-) ; couple ; Ehepaar

Mahlsuppe f. (-), Mahlsupp, f. (-e) ; bouillie de farine ; Mehlsuppe

Ehpàrtner m. (-) ; conjoint ; Ehepartner

Màhnbrief, Màhnbriaf m. (-) lettre de rappel, mise en demeure ; Mahnbrief

Ehr f. (-e) ; honneur ; Ehre

màhne, màhna vt. (gmàhnt) ; avertir, rappeler ; mahnen

ehre, ehra vt. (gehrt) ; honorer ; ehren

meh adv. ; davantage ; mehr

Ehregàscht, Ehragàscht m (-gäscht) ; invité d’honneur ; Ehrengast

mehmol adv. ; plusieurs fois ; mehrmals

Ehremìtglid, Ehramìtglìd nt. (-er) ; membre honoraire ; Ehrenmitglied

mehre vt. (gmehrt) ; multiplier ; mehren

vermehre

Ehrepresident, Ehrapresidant m. (-e), président honoraire ; Ehrenpräsident

mehreri, mehrere pr. indéf. ; plusieurs ; mehrere

Ehresàch f. (-e) ; affaire d’honneur, parole d’honneur ; Ehrensache

Mehrheit f (-e) ; majorité ; Mehrheit

Ehrewinn m. (sing.), Ehrawi ; vin d’honneur, Ehrenwein

mehrsprochig adj. ; multilingue ; mehrsprachig

Ehrewort, Ehrawort nt. (sing.) ; parole d’honneur, ; Ehrenwort

Mehrzàhl f. (sing.) ; pluriel ; Mehrzahl

Ehrgfühl nt. (sing.) ; sens de l’honneur ; Ehrgefühl

Mìhl, f. (-e/-a), Mìhli  f .(-) ; moulin ; Mühle

Ehrgitz m. (sing.) ; ambition ; Ehrgeiz

Mìhlbàch m. (-bach), bief du moulin, Mühlbach

ehrgitzig adj. ; ambitieux ; ehrgeizig

Mìhlràd nt. (-räder) ; roue du moulin ; Mühlrad

Ehrìng m. (-) ; alliance ; Ehering

Mohn m. (sing.) ; pavot, coquelicot ; Mohn

ehrlig adj., ehrlisch[55] ; honnête ; ehrlich

nähre, nähra vt. (gnährt) ; nourrir ; nähren

Ehrligkeit f. (sing.), Ehrlischkëit[56] ; honnêteté ; Ehrlichkeit

nàhrhàft adj. ; nourrissant ; nahrhaft

Ehrùng, Ehrung f. (-e/-a) ; mise à l’honneur, distinction ; Ehrung

Nährstoff m. (-e/-a) ; substance nutritive ; Nährstoff

Ehstànd m. (sing.) ; mariage, vie conjugale ; Ehestand

Nohrìcht f (-e) ; nouvelle ; Nachricht

fahl adv. : fahl àm Plàtz ; déplacé ; fehl am Platz

Noht f. (-e) ; couture ; Naht

Fahlàlàrm m (sing.) ; fausse alerte ; Fehlalarm

Oh(n)màcht f. (Ohmachte); évanouissement; Ohnmacht

fahlbàr, fehlbàr adj. ; faillible ; fehlbar

oh(n)machtig adj. ; évanoui(e) ; ohnmächtig

fahle, fahla vt, vi. (gfahlt), fähle (gfählt) ; manquer ; fehlen

Ohmet, Ahmt m. / nt. ; regain ; Öhmd

Fahlentwìcklùng, Fahlentwìcklung f. (-e) ; dérapage, Fehlentwicklung

ohne prép. ; sans ; ohne

Fahler m. (-), Fëhler (-) ; faute, erreur ; Fehler

Ohr nt. (-e); oreille; Ohr

fahlerhàft, fëhlerhàft adj. ; défectueux, fehlerhaft

Ohrelappel, nt (-lapple), Ohralappla nt. (-) ; lobe de l’oreille ; Ohrläppchen

fahlerlos, fëhlerlos adj. ; sans faute, impeccable ; fehlerlos

Ohreweh, Ohraweh nt. (sing.) ; otalgie ; Ohrenschmerzen

Fahlgebùrt, Fahlgaburt f. (-e/-a) ; fausse couche ; Fehlgeburt

Reh nt. (-) ; chevreuil ; Reh

Fahlgrìff m. (-) ; coup manqué, bévue ; Fehlgriff

Rehbock m. (-bäck) ; chevreuil mâle ; Rehbock

Fahltrìtt m. (-) ; faux-pas ; Fehltritt

Rehgeis, Rehgëis f. (-e) ; biche, Hirschkuh

Fahlzìndung f. (-e) ; raté ; Fehlzündung

Rehrel, nt. (Rehrle), Rehrla (-) ; petit tuyau, cheminée (orgue) ; Röhrchen → Rohr

Fàhne, Fàhna m. (Fahne), drapeau ; Fahne

Rohr nt. (Rehr) ; tuyau ; Rohr

Fàhneflùcht, Fàhnaflucht f. (sing.) ; désertion ; Fahnenflucht

Rohrspàtz m. (-e/-a) ; bruant des roseaux ; Rohrspatz

Fahnel, Fahnla nt. (-) ; petit drapeau ; Fähnchen

Rohrzùcker, Rohrzucker m. (sing.) ; sucre de canne ; Rohrzucker

Fahnelewìnker, Fahnlawìnker m. (-) ; juge de touche ; Linienrichter

Rohstoff m. (-e) ; matière première ; Rohstoff

Fàhnebippel interj ; parbleu ; O Gott

Rohstoffmàngel m. (-mangel) ; pénurie de matières premières ; Rohstoffmangel

Fàhrbàhn f. (-e/-a) ; chaussée ; Fahrbahn

(g)sah, sähn vt. (gsah, gsähn) ; voir ; sehen

fàhre, fàhra vi. (gfàhre, gfàhra), rouler ; fahren

sahne, sahna vpr. ; désirer ardemment, avoir la nostalgie ; sich sehnen

Fàhrer m. (-) ; conducteur ; Fahrer

Sahnsucht, Sehnsucht f. sing. ; nostalgie ; Sehnsucht

Fàhrgàscht m. (-gäscht)

Sohl f. (-e), Sohla f. (-) ; semelle ; Sohle

Fàhrkàrt f. (-e/-a) ; ticket ; Fahrkarte

Sohn, Suhn m. (Sehn) ; fils ; Sohn

Fàhrlehrer, Fàhrlèhrer m. (-) ; moniteur d’auto-école ; Fahrlehrer

Sùhnsfràui, Suhnsfräu f. (-e) ; belle-fille ; Schwiegertochter

Fàhrplàn m. (-plan) ; horaire, indicateur ; Fahrplan

Stàhl, m. (sing.) ; acier ; Stahl

Fàhrprüfùng, Fàhrprüfung f. (-e/-a) ; examen du permis de conduire ; Fahrprüfung

stahle, stahla vt. (gstohle, gstohla) ; voler, dérober ; stehlen

Fàhrschin(n) m. (-) ; permis de conduire ; Führerschein

Stahler, m. (-) ; voleur ; Dieb

Fàhrschüel, Fàhrschüal f. (-e/-a) ; auto-école, ; Fahrschule

Stràhl m. (-e / -a) ; rayon ; Strahl

Fàhrstüel, Fàhrstüal m. (-stiel, stial) ; ascenseur ; Fahrstuhl

stràhle, stràhla vi. (gstràhlt) ; rayonner ; strahlen

Fleh (pl.) ; puces, Flöhe Floh

stràhlend adj. ; radieux ; strahlend

flehe, fleha vi. (gfleht) ; supplier, implorer ; flehen

à(n)flehe

Strahn f. (-e) ; mèche de cheveux ; Strähne

Floh m. (Fleh) ; puce ; Floh

Strohwìtwer m. (-) ; célibataire occasionnel ; Strohwitwer

Flohmärrick, Flohmart m. (-) ; marché aux puces ; Flohmarkt

Ühr f (-e / -a) ; montre, horloge ; Uhr

Fohle, Fohla nt. (-) ; poulain ; Fohlen

Ührefàwrìck, Ührafàbrìck f (-e) ; horlogerie ; Uhrenfabrik

Föhn, m. (sing.) ; foehn, vent sec et chaud, sèche-cheveux ; Föhn

Ühremàcher, Ühramàcher m. (-) ; horloger ; Uhrmacher

föhne, föhna vt. (gföhnt) ; sécher les cheveux ; föhnen

Ührwarrick, Ührwark nt. (sing.) ; mécanisme (montre, horloge) ; Uhrwerk

froh adj. ; content ; froh

Veh, Viah nt (sing.) ; bétail ; Vieh

gahne, gahna vi. (gahnt) ; bâiller ; gähnen

Wàhl f. (-e / -a) ; choix, élection ; Wahl

geh vi. (gànge, gànga) ; aller ; geh

Wähler m. (-); électeur ; Wähler

geh|lo, goh|lo vpr. (gehlo, gohlo) ; se laisser aller ; sich gehen lassen

Wählerstìmm f. (-e/-a) ; suffrage; Wählerstimme

Gehre m. (-) ; giron ; Schoß

 → Schos

Wàhlkàmpf m. (-kampf) ; campagne électorale ; Wahlkampf

goh vi. (gànga) ; aller ; gehen

Wàhlracht nt. (sing.) ; droit de vote ; Wahlrecht

Hàhn (-e), Hàhna m. (-) ; coq ; Hahn

Wàhlzettel m. (-) ; bulletin de vote ; Wahlzettel

Hàhne, Hàhna m. (Hahne) ; robinet ; Hahn

Wàhn m. (sing.) ; illusion, chimère ; Wahn

Hàhnebier, Hàhnabier nt. (sing) ; bière pression ; Bier vom Fass, Fassbier

Wàhnsìnn m. (sing.) ; folie ; Wahnsinn

Hàhnefües, Hàhnafües m (-fies) ; renoncule ; Hahnenfuß

wàhnsìnnig adj. ; fou, insensé ; wahnsinnig

Hàhnekraje, Hàhnakraja nt. (sing.) ; chant du coq, Hahnenkrähen

wahrend prép., conj. ; pendant (que) ; während

Hahnel, Hahnla nt. (-) ; petit robinet ; kleiner Hahn

wàhrhàft adj. ; vrai, authentique ; wahrhaft

Hàhneschrèi, Hàhnaschrèi m. (-) ; chant du coq ; Hahnenschrei

Weh nt. (sing.) ; douleur; Weh

Hàhnewàsser, Hàhnawàsser nt. (sing. ; eau du robinet ; Leitungswasser

weh adj. mal; weh

Hahnelwàsser, Hahnlawàsser nt. (sing.) ; eau du robinet ; Leitungswasser

wehleidig adj.; douillet; wehleidig

Hehl, f. (-e), Hehla f. (-) ; grotte, caverne ; Höhle

Wehmüet, Wehmüat f. (sing.) ; mélancolie ; Wehmut

Hehlebewohner, Hehlabewohner m. (-) ; troglodyte, homme des cavernes ; Höhlenbewohner

wehre, wehra vpr. (gwèhrt, gwehrt) ; se défendre ; sich wehren

Hehleforscher, Hehlaforscher m. (-) ; spéléologue ; Höhlenforscher

Wehrpflìcht f. (sing) ; service militaire obligatoire ; Wehrpflicht

Hehlemensch m. (-e), Hehlamansch m. (-a) ; homme des cavernes ; Höhlenmensch

weh|tüe, weh|màcha vi. (wehtüe, wehgmàcht) ; faire mal ; weh tun

Hehpùnkt, Hehpunkt m. (-pìnkt) ; point culminant, point d’orgue, apothéose ; Höhepunkt

Wohl nt. (sing.) ; bien-être ; Wohl

hohl adj. ; creux ; hohl

Wohlstànd m. (sing). ; prospérité, opulence ; Wohlstand

Hohlkopf m. (-käpf) ; demeuré ; Hohlkopf

wohnbàr adj.; habitable ; wohnbar

Hohlràuim, Hohlrauim m. (sing.) ; cavité, vide (sanitaire) ; Hohlraum

Wohnblock m. (bläck) ; bloc, immeuble ; Wohnblock

Hohlwaj, Holwag m. (-) ; chemin creux ; Holweg

wohne, wohna vi. (gwohnt) ; habiter ; wohnen

huh (interj.) ; Hou ! ; Huh !

Wohnflache, Wohnflächa f. (-) ; surface habitable; Wohnfläche

ìhr pr. pers. ; vous ; ihr

Wohnhüss nt. (-hiser) ; maison, immeuble d’habitation ; Wohnhaus

Ìhr pr. pers. ; vous (forme de politesse) ; Ìhr

Wohnsìtz m. (sing.) ; domicile ; Wohnsitz

ìhr adj. poss. ; votre ; ihr

Wohnùng, Wohnung f. (-e) ; appartement ; Wohnung

ìhre pr. pers. f. au datif, à elle ; ihr

Wohnviertel, Wohnviartel nt. (-) ; quartier ; Wohnviertel

ìhre adj. poss., pr. poss. ; sa, son ; ihre

wohr adj. ; vrai ; wahr

Ihrel, Ihrla nt. (-) ; petite montre, kleine Uhr

Wohret f. (-e ) ; vérité ; Wahrheit

ìhrersitts adv. ; de leur côté ; ihrerseits

wohrsàje, wohrsàga vi. (wohgsajt) ; prédire ; wahrsagen

ìhretswìlle adv. ; pour elle, ils, vous ; ihretwillen

Wohrsàjere, Wohrsàgera f. (-); voyante ; Wahrsagerin

ìhretwaje, ìhretwaga adv. pour elle, ils, vous ; ihretwegen

wohrschinlig adv. ; vraisemblablement, probablement ; wahrscheinlich

jahre vpr. (gjahrt) ; ‘s jahrt sich, il y à un an aujourd’hui ; es jährt sich heute.

wohrschins adv. probablement ; wahrscheinlich

jäh adj. ; impétueux, vif, brusque ; jäh

Wohrzeiche, Wohrzëicha nt. (-) ; emblème ; Wahrzeichen

jähzornig adj. ; colérique ; jähzornig

zah, zäh adj. ; coriace ; zäh

johle, johla vi. (gjohlt) ; crier à tue-tête, jubiler ; johlen

Zàhl f. (-e) ; nombre, chiffre ; Zahl

Johr nt. (-e/-a) ; année ; Jahr

zàhle, zàhla vt., vi (gezàhlt) ; payer ; zahlen

Johrbüech, Johrbüach nt. (-biecher, -biacher) ; annuaire ; Jahrbuch

zähle, zähla vt., vi. (gezählt) ; compter ; zählen

johrelàng, johralàng adv. des années durant ; jahrelang

Zàhlùng, Zàhlung f. (-e) ; paiement ; Zahlung

Johreswachsel m. (-) ; changement d’année, nouvel an ; Jahreswechsel

zàhm adj. ; apprivoisé, docile ; zahm

Johreszitt f. (-e) ; saison ; Jahreszeit

Zàhn m. (Zahn, Zehn) ; dent ; Zahn

Johrgàng m. (-gang) ; année, millésime ; Jahrgang

Zàhnàrzt m. (-arzt) ; dentiste ; Zahnarzt

Johrhùndert, Johrhundert nt. (-e, -a) ; siècle ; Jahrhundert

Zàhnbìrscht f. (-e/-a ) ; brosse à dents ; Zahnbürste

Johrmarrick, Johrmar(k)t m. (-) ; foire annuelle ; fête foraine, marché annuel, Jahrmarkt

zàhne vi. ; faire ses dents ; zahnen

Johrmärrick m. (-) ; foire annuelle ; fête foraine, marché annuel, Jahrmarkt

Zàhnfleisch, Zàhnflëisch nt. (sing.) ; gencive ; Zahnfleisch

Johrtàuisig, Johrtauisig nt. (-e) ; millénaire ; Jahrtausend

Zàhnpasta f. (sing.) ; dentifrice ; Zahnpasta

johrüs, johri adv. tout au long de l’année ; Jahr aus, Jahr ein

Zàhnschmarze (pl.) ; mal aux dents ; Zahnschmerzen

Zàhnweh nt. (sing.)

Johrzehnt nt. (-e/-a) ; décennie; Jahrzehnt

Zàhnstein, Zàhnstei m. (sing.) ; tartre ; Zahnstein

kàhl adj.; chauve, dénudé ; kahl

Zeh m. (-) ; orteil ; Zeh → Zeeche m. (-)

Kàhn m. (Kahn) ; barque, Kahn

zeh, zehn  adj. num. ; dix ; zehn

Kehl m. / nt. (sing.) ; chou cabus, pommé, Kehl

Blüamkehl

Zehner m. (-) ; pièce ou billet de dix (devise) ; Zehner

kehre, kehra vi. (kehrt, gakehrt) ; tourner ; kehren

ùmkehre

zeh(n)jahrig  adj.; de dix ans ; zehnjährig

Kehrel nt. (sing.) : ìm Kehrel erumfàhre, tourner en rond ; im Kreis fahren

zehnt, adj. num.  (le) dixième; (der) zehnte

Kehrsitt f. (-e/-a) ; revers; Kehrseite

zehntel adj. num. ; dixième ; Zehntel

Kohle, Kohla f. (-) ; charbon; Kohle

zehntöisig adj. num. ; dix-mille ; zehntausend

Kohlehändler, Kohlahandler m. (-) ; marchand de charbon ; Kohlenhändler

zehre, zehra  vi. ; ronger, miner ; zehren

kohleschwàrz, kohlaschwàrz adj. ; noir comme de l’ébène ; kohlenschwarz

zehtàuisig, zehntöisig adj. num. dix-mille ; zehntausend

Kohlmeisel, nt. (-meisle), Kohlmeisla nt. (-) mésange charbonnière ; Kohlmeise

Zehtonner, Zèhtonner m. (-) ; véhicule de dix tonnes (poids de charge) ; Zehntonner

Index – Wortregister

< ä >, 14

< aa >, 17

< àà >, 17

< ai >, 19

< ài >, 21

< äi >, 21

< äu>, 23

< aui >, 22

< àui >, 21

< d >, 39

< die >, 39

< e >, 11, 13

< é >, 11

< è >, 11

< ë >, 17

< ee >, 16

< eh >, 16

< ei >, 19

< éi >, 20

< èi >, 20

< ëi >, 21

< eu >, 23

< h > d’allongement, 35

< ia >, 24

< ie >, 23

< œ >, 17

< oi >, 22

< öi >, 22

< oï >, 23

< oo >, 18

< s >, 37

< ss >, 38

< tt >, 29

< ù >, 17

< üa >?, 24

< ue >, 25

< üe >, 24

alphabet allemand, 5

alsacien standardisé, 4

Alternative au < ß >, 36

Annexe, 35

apostrophe, 40

article défini, 12

article indéfini, 41

changements de durée par rapport à l’infinitif, 31

compléments de lieu, 43

Conclusion, 44

conditionnel, 29

Consonnnes, 55

Correspondance des lettres et des sons, 45

Correspondance des sons (phones) et des lettres (graphèmes), 59

di, 39

die, 39

digramme, 16

digraphe, 19

diphtongue, 35

Diphtongues, 19, 51

Durée des voyelles devant < ch >, 27

économie de l’apostrophe, 42

élision, 40

élision grammaticale, 42

Emploi de la lettre < h >, 35

Emploi des accents, 7

Emplois de < e > en syllabe accentuée, 13

Fil conducteur, 5

formes conjuguées, 30

Formes conjuguées, 30

formes verbales contractées, 25, 27

groupes prépositionnels, 42

homographes, 35

homonymes, 35

La lettre < ä >, 14

Le démonstratif féminin singulier et pluriel < die >, 39

Le pronom et l’adjectif possessif < di >, 39

les lois de durée de la phonétique allemande, 26

Liste alphabétique des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle (monophtongue) précédente., 90

monophtongues, 59

monophtongues, 35

mots grammaticaux » monosyllabiques, 28

Mots grammaticaux bisyllabiques, 30

Murmellütt, 12

opposition distinctive, 17

orthographe cohérente, 4

philosophie d’ORTHAL, 84

Pourquoi écrire < ì > et < à > ?, 7

prérequis en allemand, 44

pronom impersonnel es, 13

pronom impersonnel on, 39

pronom personnel se, 13

propositions infinitives, 43

radical, 31

radical du verbe, 30

référence graphique, 5

Semi-consonne, 54

suffixes < -le, -la, -lì > des diminutifs, 27

syllabes accentuées, 12

syllabes non accentuées, 12

terminaisons, 30

trait d’union, 43

triplement de consonnes, 44

variations, 5

variétés dialectales, 4

verbes impersonnels, 40

voyelles brèves, 25

voyelles longues, 25

Voyelles longues, 25

voyelles simples, 59

Voyelles simples, 45

 

[1] ORTHAL pour « orthographe alsacienne ».

[2] AGATe : Académie pour une Graphie Alsacienne Transfrontalière

[3] Nous entendons par là surcharge, pour un même mot, de signes diacritiques, doublement systématique des voyelles longues et triplement de consonnes.

[4] Ce terme, compréhensible par le grand public, n’est pas scientifique. Il recouvre les différentes familles dialectales parlées sur le territoire alsacien, à savoir du sud au nord : le haut-alémanique (HA), le bas-alémanique du sud (BAS), le bas-alémanique du nord (BAN), le francique rhénan lorrain parlé en Alsace-Bossue (FRL) et le francique méridional palatin (FMP) parlé dans la région de Wissembourg.

[5] e/a Pààr s’écrit avec majuscule, puisqu’il s’agit d’un substantif. (cf. Ehpààr, couple marié; e Pààr Schüe, une paire de chaussures)

[6] Extrait de Peter Hàs – Pierre Lapin, éditions MK 67, Rhinau, 2022.

[7] 67 renvoie aussi aux aires linguistiques bas-alémanique du nord et francique. 68 renvoie aussi à deux aires linguistiques : bas-alémanique du sud et haut-alémanique.

[8] 67 illustre une des variantes en usage dans le Bas-Rhin.

[9] 68 illustre une des variantes en usage dans le Haut-Rhin.

[10] Variante : D’Wìrtin

[11] Les scripteurs au sud du « Langraben », opposés à l’emploi de < a > en finale et pour écrire l’article indéfini, sont libres d’employer < e > dans ces cas de figure et écrire : e Maidle, une (jeune) fille ; lase, lire.

[12] Il s’agit d’un phonème qui s’amuït, mais qui n’est pas muet comme dans la séquence : « une belle femme ». En alsacien, il se prononce [ə], comme dans la séquence en français : « il porte beau. »

[13] Variantes : dr, d’r. Il ne sera pas confondu avec le démonstratif en usage en Basse-Alsace : dër [dæːr]

[14] Il faut bien sûr inclure les termes dérivés et apparentés comme par ex. s Gegateil, le contraire

[15] 67 correspond à une variante en usage en Basse-Alsace

[16] 68 correspond à une variante en usage en Haute-Alsace

[17] Variante : Mëënùng

[18] Variante : ëënzig

[19] En allemand, Saal, pl. Säle, salle ; Waage, balance ; Aal, anguille s’écrivent avec < a > doublé. Pour ces exemples, l’intérêt du calque de l’allemand ne saute pas aux yeux, et ORTHAL suggère d’écrire Sàl, Wog ou Woj, Àl ou Ol. 

[20] Variante heisse que l’on prononce aussi à Strasbourg et en Alsace Bossue

[21] Nous sommes conscients que c’est une difficulté pour les personnes sans prérequis en allemand.  C’est pourquoi, ORTHAL propose l’alternative d’utiliser < ài > dans tous les cas de figure et d’écrire : Bàim, Frài, grài, kàife / kàifa, tàisig, Tràim

[22] Conscients de la difficulté que présente cette distinction pour des personnes sans prérequis en allemand, nous proposons comme alternative à < aui > d’utiliser < oi > dans tous les cas de figure et donc d’écrire par ex. : Boim, Froi, koife / koifa, Soi

[23] On distinguera par ex. Roi(h)m, crème de Rauim, espace.

[24] Pour qui trouve cette distinction trop compliquée, possibilité d’utiliser < äu > comme alternative à < eu > dans tous les cas de figure : beläuchta, versäuche etc.

[25] Exception : les termes qui forment le diminutif avec /é/ long et fermé [eː], toujours doublé : Doba, patte – Deebla ; Schof, mouton - Scheefla

[26] Nous constatons que la quasi-totalité des auteurs, y compris badois et suisses, écrivent het [hɛt] pour exprimer /è/ bref. Nous y souscrivons et écrivons au passé composé : sìe het ghet

[27] Alternative : wodd

[28] Alternative : sodd

[29] Cependant, on écrira Kompromiss, compromis, car < miss > n’est pas un suffixe et l’accent tonique est sur la dernière syllabe où /i/ est bref et signalé par < ss >.

[30] 67 correspond à forme en usage en Basse-Alsace.

[31] 68 correspond à une forme en usage en Haute-Alsace.

[32] Comme à l’origine, Strooss a pu être proposé comme un compromis pour éviter Stross qui se prononcerait avec /o/ bref comme /è/ dans Stress, nous considérons qu’il représente également une alternative, même si nous préférons proposer Stros ou Stroß, car un doublement de consonnes derrière une voyelle indique qu’elle est brève.

[33] Alternative : grooss

[34] Comme à l’origine, nous avions proposé < ss > derrière une diphtongue comme une alternative au < ß >, nous la maintenons. Les auteur(e)s ont donc le choix entre trois formes, tout aussi lisibles les unes comme les autres.

[35] L’emploi de l’apostrophe ne doit pas être un objet de différends. Son emploi est libre.

[36] Cet emploi de < n > est euphonique, pour éviter un hiatus.

[37] Si dans un même système phonologique, les formes infinitives ze geh et z geh alternent, il est judicieux d’employer l’apostrophe pour signaler l’élision de < e > : z’geh.

[38] Hiatus : cacophonie résultant de la rencontre de deux voyelles que le locuteur est obligé de prononcer la bouche ouverte, du latin hiare, être béant.

[39] cf. Edgar Zeidler, traduction de Gitangali de R. Tagore, Lobliader en alsacien, Agence Couleur Service Numéric (2019) et du poème d’Arthur Rimbaud, Le Bateau Ivre, S wànkende Schìff, Editions Lire Objet, 2022

[40] Diphtongue fréquente dans le Val de Munster et le Val de Villé. Lorsque la diphtongue [æi] est réalisée dans un terme dont une variante géolinguistique s’orthographie avec < a, au, ài, äu >, il est judicieux d’employer

< äi > : traime – träime, rêver.

[41] Quand une variante d’un terme réalisé avec la diphtongue [æi] s’écrit avec < e >, on pourra opter pour < ëi > : Mënung – Mëinung, opinion.

[42] Exceptions courantes : Sie, vous, sie, elle, ils, elles, Spiel, jeu, viel, beaucoup, Ziel, but, objectif, réalisés avec /i/ fermé, long ou bref : [siː], [ʃpiːl], [fiːl] ou [fil]

[43] Exceptions : trois termes prononcés avec /i/ très ouvert et long ou bref [ɪː] ou [ɪ] : sìe, elle, ils, elles

Sìe [sɪː], vous, Spìel, [ʃpɪːl], jeu, vìel, [fɪːl] ou [fɪl] beaucoup.

[44] L’emploi de < j > évite la graphie disgracieuse « nèii »

[45] L’opposition de force entre < g > et < k > est en général atténuée, mais tout de même plus perceptible que pour < p > et < b > ou < d > et < t >

[46] L’emploi de < k > signale une voyelle précédente longue.

[47] L’emploi de < ck > signale une voyelle précédente brève.

[48] Les personnes favorables au maintien de < ß > pourront continuer à l’employer et écrire :  Stroß, route, rue, groß, grand, heiß, chaud, Geiß, chèvre

[49] Ce phone est réalisé dans quelques aires linguistes en Basse-Alsace. Nous conseillons aux auteurs qui l’utilisent de le signaler par une note, afin qu’on ne le confonde pas avec la constrictive vélaire « Ach-Laut » également notée < ch >

[50] On emploie < f > en référence aux termes allemands qui s’orthographient avec < f >

[51] On emploie < v > en référence aux termes allemands qui s’orthographient avec < v >

[52] On emploie < tz > derrière voyelle brève : Kritz [krits], croix, et < z > derrière voyelle longue : Schwiz [ʃviːts], Suisse 

[53] Voir Annexe : liste des termes usuels orthographiés avec < h > d’allongement de la voyelle précédente.

[54] Par terme de référence, nous entendons les principales formes en usage.

[55] Rares sont les suffixes en -isch ou -lisch prononcées avec « ich-Laut », d’où le choix ici de la chuintante < sch >.

[56] C’est aussi le cas pour les substantifs dérivés.