2023-07-15 - (Immersion, vous avez dit immersion)

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« Immersion, vous avez dit immersion ? »

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A-t-on mis suffisamment de moyens pour apprendre l’alsacien aux jeunes ? Photo L’Alsace /Vanessa MEYER

 

E.Z., de Burnhaupt-le-Bas : « Les petits Alsaciens, contrairement aux petits Bretons, ne savent pas nager et ils risquent de se noyer si on les plongeait en immersion dialectale ! Le Rectorat avec sa cohorte de maîtres-nageurs jacobins l’a heureusement compris à temps, et s’est mis à tanguer entre 10 % et 25 % de français. Et la Haute Administration, comme souvent, parvient à faire d’une pierre deux coups : elle sauve une poignée de petits Alsaciens de la noyade dialectale tout en arrimant la langue de la Nation à une bouée de sauvetage tricolore. Et elle sait, depuis belle lurette, qu’elle peut toujours compter sur les chantres locaux de la « dialectophonie » qui, avec des trémolos dans la voix, arborant des « Friehjohrsschwalmala » (hirondelles du printemps pour la langue alsacienne) au revers du veston, chantent, entre deux « Marseillaises », les louanges de la langue régionale en bon français. Et si jamais quelque freluquet venait à tancer M. le Recteur ne pas appliquer la même définition au terme « immersion » en Bretagne et en Alsace, ses services répliqueront avec un argument en béton : la pénurie d’enseignants et d’animateurs capables de transmettre l’alsacien.

Ce faisant, l’administration centrale pourra se retourner avec autosatisfaction sur toutes ces décennies, où elle aura pris soin de ne pas engager de fonds dans la formation d’enseignants et d’animateurs en alsacien. Elle savait bien que l’Alsacien moyen, réputé pour sa docilité, se contenterait des miettes jetées à l’OLCA. Ses moyens sont sans commune mesure avec ceux dont dispose l’Office public de la langue bretonne (OPLB) pour former, animer et transmettre la langue bretonne. Le résultat est le saupoudrage qu’on constate depuis des lustres et le folklore que d’aucuns dénoncent, dépités et résignés. Et le bateau ivre alsacien de s’éloigner de plus en plus des rives d’une ville comme Rennes, qui parmi les différentes actions réalisées, compte l’ouverture d’une crèche en langue bretonne « Bisigoù » en 2019, la mise en place de cartons d’invitation bilingues, le message bilingue sur le répondeur de la Mairie… alors que le carton d’invitation de l’association « E Friehjohr fer unseri Sproch – Le printemps de la langue régionale » pour la cérémonie de remise des trophées des Schwälmele, le 18 mars à Saint-Louis, était monolingue, tout comme le discours de son Président, parfait dialectophone, qui perd sa langue dès qu’il se produit en public…